Naturellement, tous les fournisseurs – établissements traditionnels compris, d'ailleurs – incluent cette option dans leurs parcours d'entrée en relation, sous la forme de projets tels que le financement des futures études du nouveau-né ou l'entrée dans la vie active de son aîné adolescent. Mais, au-delà de cette caractérisation, rien d'autre n'est prévu pour aligner effectivement le produit sélectionné avec l'ambition qui lui est associée. Il ne reste bientôt qu'à suivre la performance d'un portefeuille de valeurs standard.
À l'inverse, en spécialisant son offre sur une cible unique, Hapi peut se permettre d'introduire quelques fonctions adaptées au contexte. Tout commence dès la création du compte, au nom de l'enfant, les parents étant considérés comme ses mandataires. La définition du programme d'investissement est ensuite soigneusement calibrée et autorise déjà le choix de supports distinctifs (dont certains comportant des avantages fiscaux). Puis un plan de versements est élaboré, classiquement, afin d'atteindre le but fixé.
Outre la surveillance des progrès accomplis, Hapi laisse la possibilité d'ajuster autant que nécessaire les paramètres du projet, notamment pour prendre en compte les changements externes au fil du temps (une augmentation soudaine des frais de scolarité ?). Plus original, les proches peuvent aussi contribuer au fond, sans aucune contrainte de montant, par l'intermédiaire d'un simple lien web, et accompagner leur écot, s'ils le souhaitent, d'un message et de photos à découvrir lors de la liquidation.
Cerise sur le gâteau, la jeune pousse adopte une approche thématique, largement focalisée sur le développement durable, grâce à laquelle les investisseurs ont l'opportunité d'orienter leurs apports vers les domaines économiques qu'il veulent privilégier pour l'avenir de leur progéniture : énergie verte, accès à l'eau, innovation dans la santé… La particularité peut paraître anecdotique, mais, alors que la demande des consommateurs en la matière croît fortement, elle marque une différence concurrentielle notable.
Le positionnement de Hapi a le mérite périphérique de se prêter idéalement à une intégration dans les moments de vie importants des ménages (naissances en tête), ce qui lui procure un point d'entrée facile. En revanche, je ne peux m'empêcher de mettre en question l'étroitesse de son modèle qui, d'une part, invite à disperser les investissements selon leur perspective et, d'autre part, limite son marché potentiel. Logiquement, la même démarche personnalisée devrait être appliquée à toutes les typologies de projets, de préférence par un acteur unique à la portée plus ou moins universelle.