Alors, on nous serine un peu partout que c'est une catastrophe pour l'économie mondiale et pour la France. Cela menacerait la croissance et pour un peu, la fin du monde serait proche. Relevons toutefois que depuis le début du cycle, la croissance mondiale a été multipliée par deux sans qu'un accord n'ait été conclu. Comme quoi... Et puis, les menaces sur la croissance sont plutôt légions en ce moment et l'échec de l'OMC devra attendre son tour derrière la crise pétrolière, la hausse des produits alimentaires, la crise des Subprimes etc.
Alors d'où vient cet échec ?
Les États-Unis, l'Inde et la Chine ne sont pas parvenus à s'entendre sur les importations agricoles, et plus spécialement sur l'établissement d'un mécanisme de sauvegarde permettant à un pays d'appliquer des tarifs douaniers particuliers sur ses produits de l'agriculture face à une trop forte hausse des importations où à une baisse des prix excessive. Delhi et Pékin souhaitaient que son seuil de déclenchement soit le plus bas possible pour mieux protéger leurs paysans. Washington estimait qu'il s'agissait d'un système dangereux risquant de devenir une arme protectionniste. Les trois pays bloquaient sur cette clause depuis vingt-quatre heures (source Le Figaro).
Autrement dit, l'Inde et la Chine n'ont pas voulu céder au Diktat des Etats Unis sur les protections douanières concernant les produits agricoles.
Cela ne semble pas affoler Michel Barnier, ministre de l'agriculture français, qui a même déclaré (sur RTL) qu'il ne pensait pas que la libéralisation du commerce soit forcément la solution idéale des problèmes de faim dans le monde. Sinon, ça se saurait. Il a ajouté qu'il pensait qu'il fallait traiter ce genre de cas dans d'autres organismes qu'à l'OMC.
Waouh ! Si c'est un mec de l'UMP qui le dit, ça donnerait raison à José Bové le gauchiste sur l'inutilité, voire la dangerosité de l'OMC.
D'ailleurs, Nicolas Sarkozy n'a pas hésité à dire tout le mal qu'il pensait de l'accord et de Peter Mandelson le négociateur britannique de l'Union Européenne. Il a même appelé Pascal Lamy en direct pour lui signifier son désaccord de fonds. Une bonne méthode pour diviser l'Europe qu'il est sensé présider au nom de la France.
Alors, n'écoutez pas les médias qui vont se lamenter sur cet échec. C'est très certainement une bonne nouvelle pour nos agriculteurs et pour nos concitoyens en général.
Dominik