J’adore.
On a tous des souvenirs et des photos magnifiques où l’on découvre que, soit le stylisme n’existait pas, soit nos parents étaient de vraies ordures pour oser nous fringuer comme ça.
Je te parle même pas des coiffeurs qui ne devaient pas exister.
Alors le petit exercice rigolo du jour, c’est de replonger dans les tréfonds de la mémoire et refaire un tour dans notre classe et le petit environnement de l’époque.
A tout seigneur tout honneur, mon amoureuse. Marielle. De ma 2ème gardienne, où je l’ai choisie comme reine de ma fève, à ma 6ème, j’ai toujours été fort ému par Marielle. Les émotions prenant des expressions physiques évoluant avec le temps, des yeux en quiquine de poupousse à 4 ans jusqu’à cette impossibilité de sortir de la piscine tout de suite à 12…
Bruno. Jamais un mec n’a aussi bien porté son nom: Léger. Une tête en moins que tout le monde, le poids d’un colibri famélique. On l’aurait caché dans un sac de gym. Je pense qu’on l’a fait.
Sylvie. La rouquine de service. Lunettes. Oreilles décollées. Souffre douleur désigné. Et en fait pas, parce que sa tante, c’était Mme Gondry. La terreur de 6ème. Blonde volumineuse, chignon plus serré qu’un collet autour du cou d’un lapin, la voix de Rambo. Nan, on embêtait pas trop Sylvie. On la flattait même…Si. D’ailleurs c’est sans doute là que tu apprends à le faire le reste de ta vie avec la femme de ton chef, l’infirmière qui tient la seringue, ton contrôleur des contributions….
Dominique. Pas albinos, mais presque. Avec tout ce qui va avec: physiquement faible, grand pleurnicheur, terrorisé, tâches de rousseurs. Lunettes. Une seule menace pour essayer d’imposer le respect: il allait le dire à son père qui est gendarme.
Son père avait un uniforme, c’est vrai. De douanier. Ca n’a jamais suffi à le protéger.
Thomas. Papa blindé. Maman poule. Le grand de la classe. Annifs mémorables, on te mettait un bocson chez lui que à mon avis, après notre passage, sa mère devait bien mettre 72 heures à reconstituer son petit chez elle comme avant.
Tout le désordre que t’avais pas droit de mettre dans ta chambre en un an, tu le foutais chez Thomas en 3 heures.
Guy. A l’époque, pas la moindre notion de ce que pouvait être l’homosexualité. Ni la sexualité d’ailleurs. (Sauf à la fin, dans la piscine). Mais Guy, c’est sans doute un précurseur, le mec qui pouvait tenir le rôle de Zaza dans la Cage aux Folles sans souci, ou danser chez Maman en guest star.
Et puis tous les autres….
Mais ce qui est vraiment frappant dans mon époque de Petit Nicolas à moi par rapport à celle de Princesse V par exemple aujourd’hui, c’est que je pouvais aller tout seul chercher du pain et même une glace chez la boulangère, que Bobonne m’envoyait chez Michel le boucher avec un petit mot de son écriture calligraphiée sur lequel on lisait « Deux pelés (environ 2OO grammes) et un beau rôti pour 4. Merci. Fernande », que je pouvais aller seul à vélo à l’entraînement de foot et même revenir dans le noir, que je traversais deux rues et je longeais une longue haie près d’un champ pour aller chez marraine, que je jouais sur le trottoir à la marelle avec ma cousine et que nous devions faire claquer la boîte aux lettres quand on voulait rentrer puisqu’on n’atteignait pas la sonnette…
C’était normal et naturel à 8 ans.
35 années de conneries d’adultes et de non respect des Princesses et des Bonhommets font qu’être un Petit Nicolas aujourd’hui, c’est plus la même chose.
Et c’est dommage.
Non?
C’est nul.
Xavier, culottes courtes et morve au nez.
PS: Je pense les avoir tous lus à l’époque, mais j’ai comme une folle envie de recommencer