Ah il en faut, hein, de la sagesse.
Moi je pensais que tout ce qu’il m’en restait, c’était 4 dents implantées de travers bien entendu, à l’image de ce que je suis déjà.
Puis on me dit de plus en plus souvent: « Mais dis donc, tu t’assagis toi… »
Assagir, moi?
Vieillir, réfléchir, ne plus avoir les mêmes choix, mesurer les conséquences, appréhender les bonheurs possibles, fuir les ennuis, choisir ses amis, écarter les nuisibles, s’ouvrir, être honnête, assumer, dire les choses, profiter, abandonner les châteaux en Espagne, cueillir le jour, choisir l’hédonisme, essayer la diplomatie, adoucir, dialoguer, reconnaître des torts, pratiquer l’introspection, dire oui plus que non, accepter de pleurer, donner du temps au temps, être compréhensif….
Ce serait ça s’assagir?
Ca doit en faire partie.
Puis j’ai vu un reportage fantastique (La vie moderne) sur des paysans, agriculteurs et éleveurs, l’accent du sud, toutes et tous âgés de plus de 75 ans…80….85…
Des Gueules, des vraies.
Toujours en activité.
Complètement isolés dans des hameaux.
Entre les Deschiens et Seul au monde.
La vie rythmée par la course du soleil et les heures de repas.
Et ça fait des grands slurps, et ça fait des grands slurps.
L’horloge de Brel sur la cheminée.
Une télévision souvent encore noir et blanc qu’on allume pour la messe le dimanche.
Parfois pour les infos.
Et là, tu prends une leçon de Sagesse.
Avec un grand « S ».
Une seule passion: vouloir toujours bien faire.
L’économie dans les paroles.
Mais une vérité simple dans chacune de celle qui est prononcée.
La ville ne leur manque pas. Le monde non plus.
Rien d’ailleurs ne leur manque.
Et vous, honnêtement?
Moi, je suis loin de la sagesse, je peux te le dire.
Mais je grandis encore chaque jour, ça oui.
Grâce à eux par exemple.
Puis il me reste mes dents.
Xavier, bouddha barman