Du rire aux larmes

Publié le 28 janvier 2010 par Xlr2603

Drôle de journée.
J’ai ri.
Puis moins.
J’ai ri parce que lorsque je téléphone au directeur d’un secrétariat social, une voix féminine me demande d’attendre une minute…musique ploumploum…et je récupère mon interlocutrice qui me dit sans sourciller « Mr le directeur est occupé sur une collègue à moi, il vous rappelle dès qu’il a fini. »…
Ah, directeur, quel beau métchier…

J’ai ri quand Princesse V m’a expliqué tout le courage qu’elle me souhaitait pour mon bras, et l’opération aussi et que c’est quand même pas malin d’être tombé hein papa.
Non, c’est pas malin mon tit namour, j’y avais pensé tiens.

J’ai ri quand un pote sur facebook nous a rappelé cette injustice totale:
« Quand ta femme tombe enceinte toutes ses copines lui caressent le ventre en lui disant félicitation mais y en a aucune qui vient te caresser les couilles en te disant bien joué… »

J’ai moins ri quand j’ai eu une vraie conversation avec une personne pleine de sensibilité et de bon sens qui est parvenue avec une élégance rare à me foutre le nez dans un étron, voire même à ce que je l’y remette moi même plusieurs fois en lui répétant « tu as raison ».
Mais c’était tellement positif et constructif que ça vaudra sans doute bientôt tous les rires du monde.

Pas ri non plus quand je réalise chaque jour un peu plus que cette main droite qui m’empêche de conduire modifie des choses importantes: gérer les kids, faire des courses, dire « Bouge pas, j’arrive », dépendre…
Je me suis souvenu de cet autocollant qui exprime cette vérité, n’en déplaise aux écolos: mon auto, ma liberté.

Pas ri quand Dutroux parvient encore à choper de l’attention.
Sur ses conditions de détention, il a froid le pauvre.
Rappelez moi juste la marque des radiateurs de la cache des gamines?

Et je n’ai vraiment plus ri quand j’ai vu cet immeuble à Liège.
Et surtout les gens qui y habitaient.
De nouveau, pourquoi ce ne sont pas les villas cossues qui implosent?
Pourquoi ces pauvres gens, encore et encore?

Pas ri non plus quand une bande de jeunes agressent dans le métro une amie qui rentre d’un hôpital où elle est en traitement.
Pour un téléphone.
Pour un téléphone, bordel.

Je sais donc que je préfère les rires.
Définitivement.
Ou les larmes de rire.
Avec le bide qui fait mal.
Ca me manque.
Et vous?

Xavier, zygomaticophile lacrymophobe