Ca va vite hein.
Puis il y a beaucoup.
Puis tout se mélange.
Avant hier, on enterrait les victimes des crashes de train, et grand émoi d’incompréhension.
Hier, les gogos n’étaient plus des figurines en plastique vendues dans de grandes enseignes frenchies, mais bien 1700 familles condamnées et grand émoi scandaleux.
Aujourd’hui, les maufs, les rouchs se qualifient en coupe d’Europe et y a plus de trains ni de carrefour y a un grand émoi de fierté du renouveau du fotbal belch.
Ca me saoule.
J’aime l’info.
Je suis aware de plein de choses, je lis, j’écoute, je regarde, je m’intéresse.
Mais vous ne trouvez pas que ça atteint des limites?
T’as pas fini de digérer une demie info que bardaf t’en prend une autre.
Le recul? Fini.
Le débat serein? Fini.
La prise de conscience? Pas le temps.
La révolte, le chagrin, la joie, l’emballement, les désillusions, les peines, les découvertes, les….Plus le temps.
Info fast food.
Je voudrais un menu Haïti, avec une révolte humanitaire, une sauce SDF température polaire et un scandale pédophile.
« Ah non, ça c’est fini, terminé, on oublie, c’était la semaine passée ça mon bon monsieur, y a plus. »
« Ah. Et un menu bonnes nouvelles? »
« Y a le foot. Le reste, ça ne se vend pas hein monsieur. »
« Ah, ben oui, je comprends… »
Une oie.
Un gavage.
Non stop.
Trop d’info tue l’info.
En une heure d’info, j’ai eu Khadafi, Tokyo Hotel, Von Rompuy, Dehaene, Mbokani, Leterme, Modrikamen, Salzbourg, Schouppe, Wauters, Kimberley, Fournaux, des minarets, des cartes jaunes, des insultes, des plans sociaux, des systèmes de sécurité, une commission parlementaire, faux et usage de faux, un camping.
Suivre.
Comment tu veux?
Ajoute à ça tes infos à toi.
Ta vie, tes momes, ton job, tes embouteillages, tes emails, ton réseau social, tes amis, tes courses, tes factures, ta convocation, ton micro ondes qui tourne, tes post its, ta to-do list,….
Et si….par exemple:
Le Larzac.
Des moutons.
Pas d’électricité.
Non? On essaierait pas?
Xavier, il est où le bouton du manège?