900 km

…et ta vie change.

Tu vas au marché, tu manges des légumes frais, tu écosses des pois et des fèves (deux cosses la fève, trop amère sinon), tu coupe des radis en tranches millimétriques, tu parles de la vie avec un Chateauneuf dans le verre ou un Côte du Rhône de chez tes amis vignerons, tu fais des farcis, tu coupes la viande au couteau, tu dégustes des fraises moitié moins chères que les wépionnaises et tout aussi bonnes, tu joues au boules, tu prends l’accent, tu tires, tu pointes, tu allumes un barbecue, tu coupes du jambon, tu lis, tu enclenches ton itunes sur liste cool easy slow, tu ris, beaucoup et plus, tu en pleures même, tu remets des lampes solaires, tu bois un petit ricard, un perroquet, une Kro, tu dégustes de tout petits melons, tu manges des farcis de morue, des champignons farcis à l’agneau, tu filmes, tu photographies, tu plains les absent(e)s, tu souris devant ce coup de soleil sur le front, tu feuillètes le Figaro et Libé, tu vas chercher les amis au TGV, tu sillonnes les petites routes, tu cherches tes lunettes de soleil, tu te fous de ces petits problèmes de politichiens, de langue, d’avions, de volcan, de coupe de ci, d’agression de ça, de tarifs, de slogans de campagne, tu apprécies, tu jouis, tu reprends un peu d’anchoïade, un peu de saucisson, un peu d’olives, un fond de tapenade, un verre. Oh oui, encore un verre…
Il suffit de ça.
900 km et quelques amis, vieux et chers, infailliblement fidèles et présents.
C’est épuisant, il n’y a pas 10 minutes sans un rire….
Epuisant.
Je vous laisse, ça charrie…Allez zaza, allez, merde, ton ordi fais pas semblant allez merde zaza, viens je te sers un verre…

Bon, alors, à plus.
Et j’ai pas envie de refaire ces 900 km en sens inverse.
Vraiment pas.

Xavier, sudiste heureux.