Suis allé traîner mes savates sur le sable des plages de Normandie.
En gardant Private Ryan à l’esprit.
En melting pot, ça fait des plages, des chars, du béton, des crèpes, des plaques commémoratives, des cartes d’époques, des musées, du cidre, des mouettes, Bernard le trieur de crabes, des casques et des balles, des coquilles st Jacques, des parachutistes, du cidre, Ste Marie, Osborne, des planeurs, vent, coupe du monde, marin pêcheur, du get27, des cimetières, des alignements, Omaha, Utah, Gold, Juno, du poisson frais, de la gendarmerie, du pont, Coyote, des rafales, du shoot, des barbelés, des barges, du calvados, des falaises, des trous d’obus, du camembert, de la mer turquoise, des hollandais trop bruyants, des tombes blanches, des tombes noires, des rires, des émotions, …
Ca fait surtout un grand bol d’oxygène, juste comme il fallait.
Ca fait des heures douces, parce que rythmées par une chef d’orchestre rieuse.
Ca remet une certaine conscience en alerte, obligée de mesurer les chiffres, les quantités, les âges.
Le sacrifice, le don de soi.
Et si c’était moi.
Je serais parti, à 18 ans, traverser un océan pour libérer des gens que je ne connais pas d’un enfer que je n’imagine pas?
J’aurais vomi dans une barge sous une pluie de balles?
Je serais monté dans un planeur en toile pour sauter en parachute de nuit dans des marécages?
Tir à pipes.
50000 gamins US sacrifiés, terrorisés, aller simple vers l’enfer.
Et des Britons. Et des Canadiens. Et d’autres…
L’aurais-je fait?
Et vous?
Mon nom gravé, hommages.
Mémoire.
Mémoire?
Aujourd’hui, Bart le petit séparatiste à la mémoire inversement proportionnelle au tour de taille et ses beuglants frustrés veulent tout foutre en l’air.
Pour sa petite république flamoutche indépendante.
Fier.
Son petit lion déjà sur le drapeau européen.
Ah oui mais c’est vrai: il y a 70 ans, ils étaient de l’autre côté, les bras tendus, le menton haut, les talons claqués.
Fiers.
Xavier, remets moi un Calva.