Soirée à température douce.
Rendez vous avec le passé.
30 années en arrière.
Accueilli par une blondinette aux yeux bleus, son grand mari et 85 kgs de dogue de Bordeaux.
Tourbillon ensuite, résumé de vies, de parcours, d’enfants.
De situation actuelle.
Et puis on s’aperçoit que « le monde est petit » hein mon bon monsieur.
On connaît les mêmes personnes, on aime les mêmes choses.
Arrivent ensuite les fantômes.
Un père aperçu une fois 25 minutes en 20 ans alors qu’elle le voit régulièrement et dont on apprend qu’il s’est rasé.
Il portait une barbe depuis ses 18 ans.
Mais dont la voix n’a pas changé.
Elle doit résonner encore dans un coin de mon inconscient sans doute, mais je ne l’entends plus.
Les funérailles où nous sommes allés ensemble et où on ne s’est pas vus.
Les héros de nos bancs d’école et le quizz « que sont ils donc devenus? »
Sans doute comme les vôtres, on apprend que les fils de bonne famille n’ont pas forcément bien tourné,
Que les voyous le sont resté, et leurs frères aussi…
Que les mères de familles nombreuses ne sont pas celles que l’on imaginait…
On faisait les pingouins à la fancy fair, elle en a une très jolie photo que je vais devoir acheter cher pour éviter un déchainement de quolibets…
…
Il fallait bien entendu que ces retrouvailles aient lieu à 1000 km de là où on s’est connus.
Quand on avait à peine l’âge de raison et qu’on se parlait le long du grillage qui séparaient nos deux jardins longiformes.
Je pense qu’elle me filait des fruits, genre des pêches.
Et elle se souvient que je lui ai prêté un casque bleu parce qu’elle avait reçu une trottinette.
Oublié.
Ce matin, je me souviens de ce casque.
Un bol bleu et blanc, avec une nuque en cuir.
Très jolie soirée, merci Anne, merci Laurent.
Je me souviens du casque.
Toujours pas de la voix de mon père.
Xavier, Alzheimer sélectif