Kenya: les chefs de l’opposition gagneront alors que Kenyatta cible les alliés de Ruto dans la purge du cabinet

Les principaux politiciens de l’opposition pourraient rejoindre l’administration du président Uhuru Kenyatta dans le cadre d’un remaniement ministériel imminent destiné à chasser les fidèles du vice-président William Ruto.

M. Kenyatta a rencontré mardi les quatre principaux dirigeants de l’opposition pour des discussions sur le projet de nommer de nouveaux secrétaires de cabinet et de se mettre d’accord sur un porte-drapeau présidentiel 2022, selon plusieurs sources proches des discussions.

La rencontre avec le Mouvement Démocratique Orange [ODM] le chef du parti Raila Odinga, son adjoint Wycliffe Oparanya, Kalonzo Musyoka de Wiper, Musalia Mudavadi du Congrès national Amani (ANC), Moses Wetang’ula de Ford Kenya et Gideon Moi de Kanu auraient discuté du remaniement imminent du cabinet qui verra le président inclure des candidats de l’opposition dans son administration.

Des sources ont indiqué que la réunion était initialement prévue pour lundi, mais M. Musyoka a demandé un délai d’une journée pour permettre le lancement de son secrétariat de campagne présidentielle, qui a semblé hier attiser les incendies dans les camps d’opposition concurrents. Certains responsables ont suggéré que M. Musyoka voulait se rendre à la réunion après avoir lancé sa candidature présidentielle, apparemment pour augmenter ses enjeux dans les négociations de la coalition.

Le président Kenyatta et M. Odinga sont sur la côte depuis la semaine dernière – le chef de l’ODM a confirmé les entretiens avec le président à Mombasa – et l’invitation des quatre autres dirigeants à la réunion de la State House a été décrite par leurs gestionnaires respectifs comme le signal d’une menace imminente annonce majeure.

Le porte-parole de la State House, Kanze Dena, a déclaré dans un communiqué que la réunion d’hier avait “discuté de l’état de la nation, y compris de l’impact de Covid-19 sur le pays et de la façon de réorganiser l’économie, de l’importance de maintenir la paix, l’unité et la cohésion nationale”. M. Mudavadi a réitéré la déclaration de Mme Dena.

« Restons-en à la communication qui a été envoyée par State House et ne lisons pas trop la réunion », a déclaré M. Mudavadi dans une interview.

The Nation a établi de manière fiable qu’outre les discussions sur une alliance élargie, un autre ordre du jour clé de la réunion était un éventuel remaniement ministériel qui pourrait éliminer les alliés du vice-président William Ruto, que le chef de l’État a accusé de ne pas avoir aidé lui sauvegarder son héritage.

Un haut responsable de l’un des quatre partis lors de la réunion d’hier a révélé en toute confiance que le président avait informé les dirigeants de ses plans pour façonner son héritage avant la fin de son mandat.

“Le président était très en colère contre le DP à la suite de ses discussions avec un soi-disant investisseur étranger aux références douteuses et ne continuera plus à servir avec des personnes faisant preuve d’une loyauté partagée”, a déclaré la source.

Les chefs de parti auraient été invités à soumettre des noms de candidats possibles. Une autre source a déclaré à Nation qu’il y avait des divisions dans les rangs de l’opposition déclenchées par les plans de nomination du cabinet.

Le DP a déclaré qu’il avait eu des réunions secrètes avec des CS et d’autres hauts fonctionnaires et gouverneurs sympathiques à sa cause politique, mais qui préféraient rester anonymes par crainte d’être harcelés par des agents de l’État.

M. Oparanya, lorsqu’il a été contacté pour commenter, a promis de parler à la nation plus tard alors qu’il embarquait sur un vol de retour de Mombasa.

Les efforts pour le joindre plus tard ont été vains car son téléphone portable est resté sans réponse. M. Musyoka, M. Wetang’ula et M. Moi ont également refusé de commenter la question.

Une autre source a révélé à la Nation que le président Kenyatta tenait à l’unité et semblait conseiller aux dirigeants de “s’unir ou de périr”.

Le président Kenyatta, qui semble avoir choisi M. Odinga comme successeur, aurait même demandé aux autres dirigeants s’ils travaillaient pour son adjoint, avec qui il s’est brouillé.

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Lors de la réunion d’hier, M. Odinga se serait lié avec M. Oparanya dans le but de neutraliser toute attaque possible de ses anciens dirigeants de la Nasa qui ont depuis décampé au sein de la One Kenya Alliance (OKA).

M. Musyoka aurait, d’une manière quelque peu plaisante, mis en doute la présence de M. Oparanya, suscitant un peu de malaise de la part de M. Odinga lors de la “réunion quelque peu tendue mais facile”. Une autre source a déclaré que les dirigeants avaient exprimé des réserves sur l’offre du cabinet.

Ils ont fait valoir que les bénéficiaires seraient probablement des politiciens qui serviraient pendant quelques mois étant donné que la loi les obligerait à démissionner d’ici février pour se présenter aux élections.

Il y avait aussi la réticence à porter le bagage politique de Jubilee au cours de la dernière année. Mais les dirigeants ont demandé du temps pour consulter leurs partis respectifs, a précisé la source.

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