Selon des indiscrétions, la conférence des chefs d'Etat de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (Cemac), pourra amorcer une révolution au sortir de leur session extraordinaire prévue à la fin de ce mois.
Les jours du Franc de la Communauté française d'Afrique (Fcfa) pourraient désormais être comptés en Afrique centrale et singulièrement en zone Cemac. D'après des indiscrétions, une session extraordinaire de la Conférence des chefs d'Etat de la sous-région, prévue fin août 2021 à Yaoundé au Cameroun, sauf cataclysme, va se pencher sur l'avenir du Fcfa. Une révolution est envisagée selon des sources du Messager, au double plan économique et monétaire, au terme du conclave des chefs d'Etat, convoqué par le président en exercice de la Cemac, Paul Biya, président de la République du Cameroun. Les leaders de la Cemac devront se prononcer en principe, sur la sortie du Fcfa et l'option de battre une monnaie communautaire.
Dans l'immédiat, il se tient ce mardi 10 août 2021, une session du Conseil des ministres des Finances et de l'économie de la l'Union économique d'Afrique centrale (Ueac), présidée par le ministre camerounais, Alamine Ousmane Mey, ministre de l'Economie, de la planification et de l'aménagement du territoire (Minepat) par visioconférence via la Beac à Douala. Au menu des travaux de ce conseil, l'évaluation de la situation macroéconomique de la Cemac en contexte Covid-19, l'analyse des mesures de redressement implémentées par chaque Etat-membre...
Dans le même ordre d'idée, mercredi 11 août 2021, le Comité de pilotage du Programme des réformes économiques et financières de la Cemac va se réunir toujours à Douala pour évaluer les réformes amorcées et envisager des réajustements en cas de nécessité dans chaque Etat, non sans examiner la mise en route des projets intégrateurs et la problématique des énergies. Ces deux assisses sont des préludes à la Conférence des chefs d'Etat de la Cemac, convoquée au Cameroun par Paul Biya.
Monnaie commune
Au sujet du Fcfa, on se souvient qu'en décembre 2016, dans l'optique de transformer structurellement les économies de la Cemac, sans ajustement monétaire, une réforme de la coopération monétaire avec la France avait été actée comme faisant partie intégrante de la stratégie communautaire de sortie de crise décidée par la Conférence des chefs d'État. En outre, la crise sanitaire qu'impose le Covid-19, a engendré dans le monde, les risques de "dominance budgétaire". Selon des experts, les Banques centrales sont sous pression des États notamment pour monétiser la dette publique. Dans cet engrenage, l'indépendance des banques centrales est plus que jamais un élément décisif de la confiance dans la capacité de remplir le mandat de stabilité externe et interne de la monnaie. La réforme de la coopération monétaire avec la France devrait donc s'inscrire dans ce contexte et viser à renforcer, primo, l'indépendance de la banque centrale, secundo, les mécanismes de discipline budgétaire de la Cemac, et tertio ; la résilience de la zone aux chocs exogènes induits par la chute des prix du
pétrole.
Dans la foulée, lors des travaux du sommet extraordinaire de novembre 2019 tenu à Yaoundé, les chefs d'État avaient "décidé d'engager une réflexion approfondie sur les conditions et le cadre d'une nouvelle coopération. À cet effet, ils ont chargé la Commission de la Cemac et la Beac de proposer, dans des délais raisonnables, un schéma approprié, conduisant à l'évolution de la monnaie commune". Les conclusions de ce rapport conjoint Cemac-Beac pourront être évoquées par le gouverneur de la Beac dans son rapport habituel sur la situation monétaire et financière, les perspectives de la sous-région. Idem pour les chefs d'Etats de la Cemac qui pourraient se prononcer sur la question.