Cela fait bien longtemps que je ne suis pas sorti de Suisse…. La dernière fois, un passage d’environ 2h sur le territoire italien pour arriver à Locarno en 2020…c’est dire.
Nous étions donc équipés pour passer la frontière à Vallorbe et partir en direction d’une région que l’on affectionne tout particulièrement, la Bourgogne. Pour un amateur de vin comme moi, le nom des villages de Gevrey-Chambertin, Vougeot ou encore Puligny-Montrachet me donnent presque des frissons. Il faut dire que tous ces villages, charmants au passage, sont également des appellations pour de grands vins, très grands vins mêmes.
Direction Dijon, pour atteindre le début de la route des grands crus qui passe à travers tous ces villages mythiques : arrivée à Marsannay et nous continuons la route en direction de Beaune.
Cette partie est principalement plantée en rouge, avec le cépage emblématique de la Bourgogne, le délicat pinot noir ! Mon cépage de cœur : c’est un cépage fragile, vinifié en monocépage (pas d’assemblage avec d’autres cépages) qui donne naissance à des vins absolument incroyables, fins et très complexes.
Notre premier arrêt pour faire quelques photos (comme à chaque fois qu’on passe en Bourgogne) se situe à la sortie de Gevrey-Chambertin. C’est le fameux panneau : ici commence le Chambertin, avec le célèbre et historique Chambertin Clos-de-Bèze, connu des amateurs. Sans trop rentrer dans l’histoire, c’est un des plus anciens clos viticoles de France, rien que ça ! Les 14.4 hectares de cette appellation Grand cru produisent un peu plus de 50'000 bouteilles par année (quand il n’y a pas de gel ni de grêle…).
J’ai eu la chance de goûter plusieurs millésimes produits par différents producteurs (ma préférence pour Maison Faiveley et Domaine Vincent Girardin), c’est un très grand pinot noir avec une grande délicatesse.
Nous continuons notre chemin et nous arrêtons dans le petit village de Vosne-Romanée. Les connaisseurs savent déjà de quoi je vais parler ensuite, bien évidemment du fameux domaine de la Romanée-Conti. C’est une des plus petites appellations, avec seulement 1.63 hectares. La production reste plus que limitée avec « seulement » env. 5000-6000 flacons produits par année.
Pour le coup, aucune dégustation à mon actif (snif), mais le cohéritier et gérant du domaine, M. Aubert de Villaine, la décrit ainsi : C’est un parfum (rose fanée), un nez que prend la Romanée Conti avec l’âge. Je dirai un goût de pétale de rose en train de se faner, le bouquet de roses sur le piano des vieilles tantes… Il provient de l’épanouissement de quelque chose qui se passe dans la bouteille : la Romanée Conti jeune revêt un arôme de violette, de vert de fleurs des champs, et ce goût mûrit comme une deuxième maturation (après le raisin sur la vigne) et cela devient de la rose fanée.
Cela restera certainement un rêve (bon, qui ne tente rien n’a rien), mais cela donne furieusement envie d’y goûter…
Nous continuons donc notre périple en direction de Pommard pour une visite incroyable chez Jean-Marc Boillot et sa compagne Véronique. Un privilège puisque le domaine ne se visite pas (merci Reto et Catherine pour cette superbe opportunité). Un cours magistral sur la vinification (mes connaissances de biochimiste m’ont bien aidé, mais cela allait bien au-delà) qui nous a permis de voir un peu plus loin que la « version simplifiée » qu’on entend un peu partout. Jolie dégustation de quelques vins du domaine, et surtout, beaucoup d’anecdotes sur les domaines de Bourgogne. J’aurais pu l’écouter des heures !
Pour info, vous pouvez passer au village de Pommard (au centre), il y a une petite boutique qui permet de déguster les vins du domaine et de se faire plaisir et rapporter quelques flacons avec vous ! Les coordonnées : Maison Jean-Marc Boillot, 12 Pl. de l'Europe, 21630 Pommard, France.
Nous poursuivons vers notre destination finale du week-end, le charmant petit village de Puligny-Montrachet, réputé pour ses vins blancs cette fois ! Ici, le cépage roi est le chardonnay, dans tout son élégance et charisme !
Une autre très bonne adresse si vous êtes dans la région, l’hôtel d’Olivier Leflaive, grand nom connu et réputé du Bourgogne. Son hôtel et restaurant sont vraiment très agréables, nous y avons passé un excellent moment !
Une petite balade dans les vignes à pieds nous a permis de rejoindre de fabuleuses parcelles situées à la sortie du village, sur les flancs de la colline : Le Montrachet marquis de Laguiche, et au-dessus, la prestigieuse appellation Chevalier-Montrachet…du rêve.
Pour vous donner envie : (à propos du Chevalier-Montrachet) : Sous une robe or à reflets émeraude, jaunissant avec l’âge, le bouquet de vin blanc d'appellation Chevalier-Montrachet suggère le beurre et le croissant chaud, la fougère, les fruits secs, les épices et le miel. Onctueuse et ferme, sèche et caressante, enveloppée et profonde, l'appellation Chevalier-Montrachet possède toutes les grâces sous un caractère inflexible.
On touche au divin, la crème de la crème. Le genre de bouteille qu’on ne goûte qu’a de très rares occasions (ou on a de très bons amis qui ont une merveilleuse cave) mais qui restent longtemps, très longtemps en mémoire…
Un bien joli week-end qui nous laissera encore une fois de très jolis souvenirs. Une chose est certaine, il y a de quoi se faire plaisir avec toutes ces appellations, avec tous ces vins. Grand crus, 1er cru, appellation village, il y a de quoi se régaler, pour tous les budgets et pour toutes les occasions.
Pour les informations :
Route des grands crus
Maison Jean-Marc Boillot
Hôtel Olivier Leflaive
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