L’après-midi, un autre « Hors-les-murs » est programmé à 16 heures par la Manufacture (jusqu’au 25 juillet). Une navette nous emmène jusqu’à la médiathèque de Saint-Chamand pour découvrir Vu d’ici, la dernière création de la compagnie Théâtre à Cru dirigée par Alexis Armengol dont j’avais tant apprécié le travail au dernier festival.
On retrouve quelques personnes de l’équipe de Vilain ! et la signature Armengol est visible avec en toute légitimité un énorme travail sur le son. Mais le spectacle est très différent et au final assez déroutant.
Certes il est malin de nous proposer d’entrer dans la tête de ces deux frères et de nous permettre de le faire à l’envi, en utilisant ou pas le casque que l’on teste en début de représentation. Le spectateur qui porte des lunettes et bien entendu le masque anti-Covid est tout de même très contraint avec cet équipement supplémentaire, même s’il apprécie le théâtre immersif.
Vingt ans plus tôt, Frédérick (Laurent Seron-Keller), l’aîné, a été hospitalisé à l’initiative de Stéphane (Alexandre Le Nours), son cadet, et diagnostiqué « schizophrène ».
Ils se retrouvent aujourd’hui dans un but précis : créer quelque chose ensemble - un podcast - qui doit leur permettre de dénouer les maux par les mots et ouvrir le champ des possibles.
Alexis Armengol pose la question de l’altérité et de la dualité. L’écoute est centrale. On se retient parfois de fermer les yeux pour mieux se concentrer sur les sons, mais la vue est tout autant troublante, comme le laisse « entendre » le titre de ce voyage sensoriel, Vu d’ici.
Article extrait d’une publication intitulée "Avignon le 20 juillet au Lycée Mistral, à la Manufacture et à l’Espace Alya".