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Le travail dans le monde d'après divise

Publié le 09 août 2021 par Patriceb @cestpasmonidee
GartnerEst-ce une surprise ? Une enquête du cabinet Gartner, menée en janvier 2021 auprès de 4 000 employés, révèle l'écart béant qui sépare leur perception de leur entreprise et de leurs conditions de travail de celle qu'en ont leurs dirigeants. À l'aube d'une grande transformation, il faudrait prendre garde à ne pas laisser la situation s'aggraver.
Dans le sillage de la pandémie et de ses impacts directs sur des millions de salariés à travers le monde, les départements des ressources humaines bruissent partout des changements à conserver durablement dans l'organisation du travail. Il est ainsi question, en particulier, de retour ou non dans les bureaux, de la répartition idéale entre domicile et locaux professionnels, des avantages et inconvénients des différentes options… Or, derrière un apparent consensus, une rupture est en train de se dessiner.
Dans tous les domaines abordés par l'étude de Gartner, les avis divergent sensiblement entre le gros des troupes et le sommet de leur hiérarchie. Quand les seconds estiment que leurs attentes sont prises en compte (à 75%), une majorité des premiers pensent le contraire (à 53%). Et les faits semblent leur donner raison quand, par exemple, 71% des responsables croient que la plupart des collaborateurs souhaitent revenir aux modes de fonctionnement d'avant la crise, ce que réfutent pourtant la moitié d'entre eux.
Gartner HR Research
Plus profondément, les mêmes discordances se manifestent aussi dans les principes basiques de la culture d'entreprise : les uns sont convaincus d'offrir un environnement flexible, propice à la performance et à la qualité de vie, tandis que les autres n'ont pas le même ressenti, jusqu'à affirmer souvent qu'ils n'ont guère de liberté de choix dans leur quotidien et sont soumis à la pression et à la méfiance de leur manager. Ils sont en outre plus nombreux à considérer être mal équipés pour travailler à distance.
Ces décalages systématiques se traduisent finalement sur l'engagement des individus dans leur emploi. Si 77% des dirigeants déclarent leur impression de faire partie d'une composante importante de leur structure, leurs subordonnés ne sont que 59% à la partager. Les tentatives des grands groupes, notamment, de rassembler l'ensemble de leurs effectifs derrière une mission commune, apte à tirer le meilleur de chacun, risquent d'avorter si les responsables ne prennent pas conscience de leur vision faussée…

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