Album - Vacation- Stay Online

Publié le 07 août 2021 par Concerts-Review

Album - Vacation- Stay Online

Mitch ZoSo Duterck

VACATION: "Stay Online" AEP music # ALCD 895636

Petit rappel pour les plus anciens d'entre vous et présentation pour les jeunes qui vont découvrir un fleuron du Hard Rock qui a laissé son empreinte dans les annales du rock belge made in 70's. Imagine toi dans le Pays Noir, notre "Black Country" à nous, région de Charleroi en 1969. Tu t'appelles Luigi Collu et tu es vachement doué lorsqu'on te met une Gibson Les Paul en mains. Alors avec ton pote bassiste Sonny "Bono" Ignoti, comme toi originaire de la grande botte, et le troisième larron Alain "Alan" Wéry qui se charge des fûts et cymbales, vous formez un groupe, un power trio. L'enfant porte le nom de Vacation. Inspirés tous les trois par le blues et le rock, vous citez comme références des gens comme Cream ou encore Jimi Hendrix, et personne ne vous le reprochera jamais.

1970 et 1971 seront deux années charnières dans la carrière du trio qui écume tous les bars et festivals qui veulent les accueillir. C'est sur les planches que Vacation commence à se construire une solide réputation de groupe de scène. C'est aussi la glorieuse époque des festivals, certains éphémères, qui fleurissent partout dans notre pays et ce, pour le plus grand plaisir de tous. A cette époque tu pouvais encore organiser ce genre de manifestation sans avoir à te heurter au monopole d'un ou deux financiers qui font la pluie et le beau temps en décidant qui tu verras jouer ou pas.

Ces glorieuses 70's permettent encore à tout un chacun d'enregistrer un ou plusieurs 45 tours ou, pour les plus créatifs ou les plus nantis : un 33 tours! C'est l'option que va choisir notre groupe qui sort dans la foulée "Résurrection of Vacation" un album live auto-produit et auto-financé dont la qualité d'enregistrement est malheureusement plus proche d'un disque "Pirate" de facture moyenne que d'une véritable sortie officielle. Le groupe ne bénéficiera ,ni du soutien médiatique, ni de la promotion, qu'il mérite pourtant et l'album restera du domaine du confidentiel. Il ne s'en vendra que quelques centaines d'exemplaires sur le réseau des disquaires locaux.

La presse de l'époque est pourtant élogieuse, asseyant encore un peu plus la réputation d'un groupe qu'il serait imprudent d'ignorer mais cela ne suffira pas à faire décoller les ventes. Trois ans plus tard, Vacation décide de réitérer l'expérience mais le second album tant attendu ne verra jamais le jour. A partir de 1979, le groupe se fait de plus en plus rare sur le plan scénique mais il ne disparaît pas pour autant... Il se repose.

Et tout à coup, sans crier gare, voici que Vacation refait surface le 30 avril dernier avec un tout nouveau line-up au sein duquel on retrouve mon pote Laurent Debeuf. Les bonnes nouvelles allant de souvent de paire (comme les cornes) le band débarque avec un tout nouvel album baptisé "Stay Online". Si vous chercher le nouveau sprinter de la six cordes ou la dernière voix d'outre-tombe à la mode, mieux vaut passer votre chemin car c'est d'un hard-rock de facture classique dont il est question ici, rien d'autre.

C'est en dix titres que Vacation va présenter sa nouvelle collection sur le catwalk pavé des milliers de galettes dont l'industrie musicale accouche sans relâche chaque jour, avec une régularité métronomique. Au début, j'ai un peu de mal à prendre mes repères mais au fur et à mesure que le cd tourne, je trouve des points d'accroche de plus en plus nombreux que mes écoutes futures vont confirmer. Je me suis tout d'abord senti un peu mal à l'aise dans la globalité car ce truc me rappelle quelqu'un sans savoir mettre un nom. Zut alors, c'est là, et pourtant ça ne me saute pas encore aux yeux malgré l'évidence incontestable. À un point tel que je m'envoie au diable ou plutôt, en enfer. En anglais "Go to Hell"! Bon sang, ce timbre de voix un peu rocailleux, cette façon de scander les mots, ce style, bordel, j'y suis : Alice Cooper!

01."Don't Want It No more". On démarre avec un truc à l'harmonica qui me fait penser invariablement à Blackfoot tandis que les deux guitares lorgnent franchement vers le genre d'exercice dont le Southern Rock est friand. Belle entrée en matière.

02."Go on she said" Rien que l'intro et tu te demandes comment ils ont réussi à inviter Neal Schon de Journey sur l'album! C'est digne de l'album "Frontiers"

03."I'll Shoot Me Down" J'espère que ce n'est pas prémonitoire, ce serait con tout de même! Très belle ligne mélodique pour les six cordes en solo.

04."Never Go Back To London." Et là, j'adore, je suis dans le même véhicule qu'eux, embarqué par cette talk-box qui me fait penser à "Sweet Emotion" d'Aerosmith. Un titre très fort qui pourrait très bien faire son chemin sur les ondes. Sans conteste un des moments phare de l'album.

05."Stay on Line" L'exercice casse-gueule par excellence : la ballade rock. Et Vacation n'est pas tombé dans le piège d'avoir composé d'abord la grosse saucisse dégoulinante de sauce autour de laquelle l'album s'articule. Non seulement c'est très beau mais ca s'intègre dans l'ensemble. Et toujours cette manière involontaire de scander le texte à la Alice. Un autre titre fort.

06."That's What I Do." Un brûlot Hard FM que n'auraient certainement pas renié REO Speedwagon ou encore April Wine. Ca passe tout seul, chouette compo les gars.

07."Time for Rock 'N' Roll." Un rock de facture classique et un avertissement.

08."Man In the Hat." Un titre sous forme d'hommage à ce grand riffeur qu'était Malcolm Young d'AC-DC. Et hop, un lapin qui sort du chapeau.

09."Wonderland Zoo". Du boogie-rock d'excellente facture qu'apprécieront certainement les fans du Quo et de Rose Tattoo, moi j'aime et je bats du pied.

10."Up." Un morceau classique où l'on retrouve le thème des antagonismes, right-wrong, up-down, black-white.

En conclusion, un album bien enregistré et très bien produit qui fait du bien aux oreilles avec ses guitares ciselées, bien en avant. Un album qui alterne moments très forts et d'autres plus habituels. Que demander de plus plus sinon un second cd mais dans pas trop longtemps hein!

Fabrice CARLONI : Lead & backing vocals

Thierry LIMELETTE : guitars & backing vocals

Laurent DEBEUF : guitars & backing vocals