« Le cas van Noorden » raconte les retrouvailles de quatre amis de fac qui se retrouvent chez l’un d’eux après sept ans. Si l’ambiance devrait être à la fête dans cet appartement de Paris, de vieilles rancunes viennent vite plomber l’ambiance, transformant l’endroit en scène de crime. C’est le livreur de sushis de cette soirée, Sadegh Hossein Yavari, grand amateur de polars et étudiant en droit pénal ayant déjà raté l’examen du barreau deux fois, qui se voit subitement réquisitionné pour mener l’enquête…
Si vous aimer les polars, mais en avez un peu marre de retrouver toujours les mêmes schémas, cette petite pépite qui sort des sentiers battus est faite pour vous. Si le roman s’ouvre sur une scène de crime et que le coupable sera bel et bien démasqué sur la fin, le style flirte plus avec le théâtre qu’avec le thriller. L’intrigue tient parfaitement la route et l’assassin n’est de surcroît pas évident à démasquer, mais les dialogues sont exquis et les personnages plutôt déjantés.
Si les quatre amis qui se retrouvent, allant du syndicaliste alcoolique au romancier excentrique, en passant par l’enseignant déprimé, valent le détour, la palme revient inévitablement à cet enquêteur atypique, venu livrer des sushis et vite promu détective. À l’instar de l’enquêtrice tétraplégique de J.M. Erre dans « Qui a tué l’homme-homard ? », cet iranien venu étudier le droit se révèle certes assez original, mais s’avère également plutôt fin limier, faisant parfois penser au personnage d’Asad dans les romans de Jussi Adler-Olsen en alliant efficacité, sagesse et un profond sens de la dérision.
Outre des personnages loufoques, il faut également saluer la subtilité d’écriture de Raphaël Passerin. J’ai certes dû m’habituer à ce style direct qui plonge le lecteur immédiatement dans le bain sans trop de mise en place, mais je me suis finalement délecté des nombreuses répliques cinglantes, tout en appréciant cette absence de temps morts qui tient le lecteur en haleine du début à la fin.
Lecture vivement conseillée !
Le cas Van Noorden, Raphaël Passerin, Éditions du Val, 211 p., 12€
Ils en parlent également : Sonia, L’oeil Noir, Le goût de lire, Morgane, Donnez-moi des mots, Caroline, Les avions de papier, Angélique
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