Destination terra… est un manga de Keiko Takemiya publié entre 1977 et 1980 dans le magazine Manga Shōnen. Je ne pense pas avoir un jour la chance de lire les 17 tomes de Kaze to ki no uta, alors j’ai sauté sur l’occasion de lire celui-ci.
Quelle est l’histoire ?
Dans un futur où toutes les ressources naturelles de la Terre ont été épuisées, une colonie interstellaire a été créée pour permettre aux humains de continuer à survivre l’espace. Cette nouvelle société, dominée par des ordinateurs qui contrôlent l’intégralité des comportements humains, se débarrasse sans hésitation de tous ceux qui ne répondent pas aux critères établis. Parmi ces humains persécutés se trouvent les « Mu », dotés de pouvoirs télépathiques, obligés de vivre cachés. C’est en reconnaissant un jeune garçon comme leur guide que ces habitants vont tenter de renverser ce système injuste et de retourner enfin sur Terra !
Destination la Terre !
Dans Destination Terra… on retrouve les thématiques chères à la SF des années 70. La terre devenue inhospitalière, les voyages spéciaux, l’émergence d’une nouvelle ère pour les humains doués de pouvoir spy. Que ce soit en littérature, en BD en général ou dans les anime, l’idée d’une évolution de l’humain pour survivre à ses propres démons ont été poncé par un nombre incroyable d’auteurs à travers le monde. C’est très intéressant de pouvoir enfin lire un des monuments du manga.
En 1980, elle remporte le Prix Shōgakukan dans la catégorie Shōnen pour Destination Terra… Une reconnaissance méritée pour un manga dense et fort. Les différents personnages portent sur eux les espoirs de toute l’humanité. Mais on a toujours ce petit arrière goût de tragédie qui donne un goût amère.
Jomy Marquis Shin est un ado gentiment rebelle, qui va voir sa destinée basculer quand il est choisi pour ses capacités par le Soldier pour le remplacer. A 14 ans il devient le nouveau meneur des MU. Jomy devra lutter contre le gouvernement. Nous sommes dans une dystopie où ce fameux gouvernement pense au mieux alors qu’en fait il ne fait que brider et asservir les hommes et les femmes. Le récit va se pencher sur d’autres personnages et j’attends avec impatience de voir comment tous vont évoluer.
Les femmes et la SF
Keiko Takemiya propose ici un récit tout en finesse, peut-être parfois un peu confus quand ça passe trop vite d’une action à une autre, mais c’est un détail tant le reste est d’un haut niveau. Le scénario est toujours tourné vers l’humain, ses doutes et ses faiblesses provocant autant son ascension que sa chute. Elle a un sens aigüe de la nature humaine et la dissèque avec virtuosité. Elle mélange alégrement les codes du shōjo et du shōnen pour une œuvre hybride qui s’adresse avant tout aux amateurs de SF. Ne pleurez pas sur graphisme il est typique des années 70.
Il fut plusieurs fois adapté en anime. La première fois ce fut en film d’animation en 1980. Puis en série de 24 épisodes datant de 2007 avait été diffusé au Japon avec un style plus actuel. Il est malheureusement inédit en France. C’est à cette occasion que le manga fut réédité par Square Enix.
Ne vous laissez pas influencer par le côté très vintage des dessins et venez prendre place dans l’aventure de Destination terra…
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