Les déchirures du ménisque se produisent fréquemment, en raison d'un mouvement maladroit ou d'une faiblesse structurelle associée au vieillissement. Cette équipe de chirurgiens rhumatologues de l'Université d'Osaka montre que les caillots de fibrine dérivés de la moelle osseuse contiennent plus de facteurs de croissance que le sang périphérique et conviennent mieux à la chirurgie réparatrice méniscale. Cette étude, publiée dans la revue Arthroscopy, ouvre la perspective, avec ce nouveau « matériau », de limiter les réinterventions et même d’envisager des chirurgies pour des blessures du ménisque qui jusqu'à présent n'étaient pas curables.
Ainsi, le ménisque est un tissu durable mais flexible présent dans certaines articulations comme le poignet et les genoux et qui les aide à absorber les chocs pendant le mouvement. Cependant, le ménisque peut subir des déchirures qui font l’objet d’une réparation chirurgicale. Lorsque nous sommes jeunes, un flux sanguin important irrigue cette zone, ce qui permet une guérison rapide, mais, avec le vieillissement, le ménisque reçoit de moins en moins de sang, la zone la plus interne devenant « avasculaire ». Alors, les lésions du ménisque ne guérissent pas spontanément et nécessitent une chirurgie.
Une nouvelle technique « d'introduction de caillots de fibrine dérivés du BMA »
Cette recherche marque une étape importante dans la guérison des blessures articulaires, de plus en plus fréquentes avec le vieillissement des populations. Les chirurgiens peuvent prélever du sang périphérique de la fibrine, une protéine impliquée dans la coagulation du sang, ou de l'aspirat de moelle osseuse (BMA : Bone Marrow Aspirate), et implanter un caillot de fibrine dans la zone blessée pour aider à la guérison. Jusqu’à cette étude on ignorait l’efficacité respective de ces 2 techniques. Ces scientifiques ont analysé les résultats cliniques d'une réparation méniscale utilisant des caillots de fibrine dérivés du BMA et constatent que :
- les taux d'échec clinique et anatomique et de redéchirure sont respectivement de 10 %, 6,7 % et 3,3 % bien en deçà de l’option sang périphérique.
Eviter la re-déchirure : l’auteur principal, le Dr Yusuke Hashimoto rappelle que les techniques actuelles aboutissent toujours à un taux de ré-déchirure >20%. La fibrine issue du BMA semble réduire considérablement ce taux, notamment en raison de niveaux plus élevés de facteurs de croissance impliqués dans la réparation. Les cytokines notamment stimulent le processus de réparation, mais c’est également le cas de multiples facteurs de croissance (bFGF, TGFβ, SDF-1) plus abondants dans le BMA.
Un suivi post-opératoire de 30 cas de chirurgie méniscale associée à un caillot de fibrine BMA (voir visuel ci-contre) confirme des améliorations significatives de l'état du ménisque par rapport aux résultats préopératoires. Les évaluations radiographiques ne montrent aucune progression significative de la déformation du genou.
Donc une nouvelle méthode « d'introduction de caillots de fibrine dérivés du BMA » qui ouvre une option de réparation plus durable et adaptée à des blessures du ménisque qui jusqu'à présent étaient incurables.
Source: Arthroscopy May 27, 2021 DOI: 10.1016/j.arthro.2021.05.026 Biochemical Characteristics and Clinical Result of Bone Marrow–Derived Fibrin Clot for Repair of Isolated Meniscal Injury in the Avascular Zone
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Équipe de rédaction SantélogJuil 29, 2021Rédaction Santé log