Gonam City dans les grottes de Lacave le 20 juillet 2021

Publié le 28 juillet 2021 par Souillacenjazz
Mardi 20 juillet les grottes de Lacave ont été le théâtre d'un événement rituel et annuel : un concert organisé par le festival de jazz de Souillac qui en ce moment bas son plein. Après avoir reçu la grande contrebassiste Joëlle Léandre à Calès pour un concert qui fera date, c'est au tour du duo de Quentin Ghomari (trompettes) et Marc Benham (claviers) de donner son meilleur dans un lieu exceptionnel et inspirant de part sa vue souterraine (bien mis en lumière) et son acoustique inouïe qui se passe quasiment d'amplification. 
Le duo nous a donné le programme de son album Gonam City. Gonam est la contraction de leur 2 noms et fait allusion a Gotham City la ville de Batman c'est à dire New York. La musique y est ébouriffante d'inventivité et d'interaction sans relâches. Un répertoire étonnant qui va de Fats Waller, Duke Ellington à Thelenious Monk en passant par Dizzy Gillespie, Bud Powell, Parker et.... Sidney Bechet dont la version de "petite fleur" nous a pris par surprise. Il y a l'extrême rareté de l'instrument utilisé sur ce morceau, la trompette à coulisse, un délice sonore par son extrême finesse , et l'accompagnement somptueux élaboré au clavier Fender Rhodes par Marc Benham. Non contents de maîtriser et d'actualiser respectueusement un répertoire large ils nous ont offert à intervalles réguliers des pièces de leur cru construites sur des formes libres truffées de dissonances tout à fait contemporaines. 
 
 Un mot sur les instruments et instrumentistes. Quentin Ghomari issu du CNSM de Paris joue en virtuose tour à tour de la trompette, de la trompette à coulisse, du bugle, avec une technique apparemment sans limite. Marc Benham a une technique tout aussi étonnante sur son instrument le piano qu'il a du abandonner, grotte oblige, pour un clavier électronique dont il a tiré malgré les  limites techniques de l'instrument le meilleur en adaptant vaillamment son jeu pour la circonstance. Leur duo  fut magique. Le public fut captivé tout en mettant de côté les 14 °C et l'humidité extrême propre à ce lieu. 

 texte Eric Rossignol, photo Marc Pivaudran Souillac en jazz