Hystériques de Sophie ADRIANSEN

Par Lecturissime

Dans la médecine antique, l'hystérie était vue comme une pathologie liée à des troubles sexuels dont l'origine était supposée découler d'un dysfonctionnement de l'utérus (hysteros en grec). A notre époque le terme est employé souvent de façon sexiste, pour discréditer la parole des femmes. C'est ici le cas, puisque plusieurs personnages féminins se voient affublés du terme "hystériques" sans raison valable par des hommes expéditifs. Même si toutes ont un rapport particulier à leur utérus, cette relation est en réalité bien plus complexe que ne voudraient le croire les hommes.

Noémie, Diane et Clémentine sont trois sœurs issues d'une famille dans laquelle on ne parle pas de ces sujets-là, chacune restant avec ses questionnements, ses doutes, ses peurs et angoisses. Alors qu'elle essaie d'avoir un enfant, Noémie découvre qu'elle doit se passer de cet organe, avant d'apprendre qu'il est possible de s'en faire greffer un. Sa sœur Clémentine renoue avec un souvenir douloureux qu'elle avait repoussé vers les profondeurs de son inconscient. Les souvenirs de l'accouchement cauchemardesque de Diane quant à eux restent un peu trop présents.

Sophie Adriansen donne la parole tour à tour à ces femmes malmenées dans leur maternité, et s'interroge sur l'héritage familial laissé par nos parents, et surtout ici par les mères.

Hystériques permet d'aborder des sujets dont on parle peu, ou pas du tout, et de mener ces personnages en proie à des angoisses vers la lumière, vers l'épanouissement qui devrait prévaloir dans toute maternité.

Peut être un peu trop de cas problématiques dans une seule famille et dans un seul roman ?

Un roman essentiel doté de personnages attachants dont on a envie de voir l'évolution.