J'ai découvert plusieurs générations de la famille de Shayna : son père, anthropologue juif, qui a tout fait pour voler la vedette à son frère et consoler ses parents de la Shoah ; sa mère, Lili Rose, spécialisée sur le féminisme et le suicide des femmes artistes ; les parents de Lili Rose, protestants bien sous tous rapports mais finalement pas tant que ça ! On s'embarque dans une narration polyphonique, où les dates et lieux permettent de situer rapidement qui parle. Si le roman est surtout centré sur le vécu des personnages, le contexte américain voire mondial est souvent rappelé - pour dire que les personnages s'en fichent en général. Shayna, née d'une mère porteuse, cherche à comprendre sa famille et surtout ses origines. Elle est à la fois noire et femme, fille d’athées mais petite fille de grands parents pratiquants. Elle s'identifie à l'histoire des esclaves, à celle des femmes opprimées - mais un peu moins que sa mère. Sans parler de l'héritage de la Shoah ! Un roman d'actualité, vous l'avez compris. Et en même temps, un roman qui surfe un peu trop sur la vague de toutes ces évolutions sociales sans réellement les explorer, sans entrer dans leur histoire, leur évolution, leur actualité.
Un roman que j'ai apprécié pour sa narration, ses personnages (quoique certains gagneraient à plus de profondeur), ses thématiques mais que j'ai trouvé un peu superficielles dans leur traitement. J'ai même trouvé que ça brouillait la compréhension d'enjeux pourtant essentiels. Dommage !