À ce propos, l'auteur a interviewé à Paris Didier Raoult, professeur français de maladies infectieuses âgé de 69 ans et directeur de l'Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection de l'Hôpital affilié à l'Université Aix-Marseille.
Dans la nouvelle épidémie de Covid-19, Didier Raoult est devenu une cyberstar en tant que "porte-parole de l'hydroxychloroquine" et aussi par sa posture non-conformiste. Concernant "l'hypothèse de laboratoire" du nouveau coronavirus, il a déclaré aux journalistes qu'il s'agissait d’un pur fantasme et que c’est absolument impossible.
Que pensez-vous de "l'hypothèse de laboratoire" du nouveau coronavirus ?
D. Raoult : Les personnes qui émettent ce message ne peuvent ignorer la nature volatile du nouveau coronavirus et le fait que "presque tous les virus qui causent fréquemment des problèmes viennent des animaux. Il y a plus de 10 ans, j'étais interrogé par le Sénat sur les prévisions d'épidémies. J'avais répondu à l'époque que les virus infectieux devaient provenir des chauves-souris. Ces mammifères sont un foyer de virus car ils peuvent se rassembler dans des grottes avec une densité extrêmement élevée... Après une infection à grande échelle et intensive, le virus est davantage susceptible de muter pour produire des variantes... Les gens ont tendance à penser que la même maladie rebondit toujours mais je pense que c'est la propagation de nouvelles variantes animales. Par conséquent, nous devons continuellement à observer la transmission du virus d'origine animale et séquencer le génome viral".
"Il y a toujours l'imagination d'un laboratoire produisant un virus mortel" ; "Ce genre d'imaginations se répand maintenant, mais en fait, les gens ne peuvent pas connaître à l'avance la toxicité du virus, et ils ne peuvent qu'observer et comprendre qu'après coup. Les modèles d'études sur animaux ne peuvent pas prédire l'infectiosité du virus dans la population humaine. Par conséquent, la capacité d'imagination de la nature pour créer de nouveaux virus est loin d'être comparable aux résultats des laboratoires : c'est-à-dire infecter un à deux millions de personnes en peu de temps, les variables sont énormes, et il est impossible de réaliser ce processus en laboratoire".
Journaliste : Soutenez-vous la vaccination contre la COVID-19 ?
Raoult : Je soutiens les vaccins, mais il y a des conditions préalables. Je soutiens la pratique de la vaccination des soignants et des personnes à risque, mais j'ai des réserves quant à l'extension du vaccin à l'ensemble de la population.
"Je suis favorable à la vaccination des personnes à risque de surexposition ou à risque de maladie grave». Interrogé sur le groupe de soignants, Raoult a répondu par l'affirmative : "Les soignants sont à haut risque d'exposition et doivent sérieusement envisager la vaccination».
En général, les indications vaccinales dépendent des risques auxquels vous faites face. Plus vous êtes fréquemment exposé au virus, plus le bénéfice de la vaccination est grand.
Par conséquent, «il est raisonnable que les patients âgés ou obèses, ceux qui présentent un risque élevé d'exposition ou qui peuvent développer une maladie grave, doivent être vaccinés».
Pour d'autres groupes de personnes, en particulier les enfants, une vaccination complète peut-elle combattre la propagation du virus ? Les réponses ne sont pas très claires dans la littérature de recherche et les données actuellement observées.
Journaliste : Vous êtes-vous vacciné ?
Raoult : C'est une question personnelle...C'est comme si on posait publiquement à quelqu’un des questions comme celle de «partenaires sexuels». ( Rires)
Journaliste : Pourriez-vous prédire l'évolution de cette épidémie ?
Raoult : "Au bout d'un moment, la Covid-19 peut ressembler à une grippe" "Une partie de la raison de la catastrophe initiale (mars/avril 2020) était que nous n'avions pas traité les infectés à temps. Nous leur avions dit : attendez de rencontrer des difficultés à respirer, mais pour la COVID-19, vous risquez de souffrir d'insuffisance respiratoire sévère sans trop en prendre conscience.
«Un jour, nous sortirons de la situation difficile. D'après les paramètres historiques que j'ai, en regardant en arrière après une période, le nouveau coronavirus peut ressembler à une grippe».
Journaliste : Selon vous, quelle est la clé pour lutter contre l'épidémie dans la prochaine étape ?
Raoult : L'amélioration de la technologie est la clé du développement médical. L'amélioration du niveau technique est la direction à privilégier dans l'analyse et les tests. Le niveau médical de demain reposera davantage sur le niveau de la technologie. La grave pénurie d'équipements de scanners en France dans cette pandémie devrait inciter le gouvernement à améliorer le modèle actuel dans une perspective «pragmatique» et «technique».
Journaliste : Pouvez-vous parler de la question des vaccins chinois. Le Premier ministre italien Draghi a pris le Chili comme exemple pour remettre en cause publiquement l'efficacité des vaccins chinois ; le certificat de vaccin qui est entré en vigueur le 1er juillet ne reconnaît que les vaccins approuvés par l'Agence européenne des médicaments et n'inclut pas les vaccins chinois. Les touristes chinois pourraient ne pas être en mesure de voyager en Europe dans un avenir proche. Qu'en pensez-vous ?
Raoult : Je suis chercheur scientifique, épidémiologiste, pas politicien, donc ce n'est pas dans mon domaine professionnel et je ne peux pas y répondre. Quant aux touristes chinois, le risque n'est pas en Chine. Ce qui est inquiétant maintenant, c'est évidemment l'épidémie britannique.
Le discours de Raoult a souvent fait la une des médias français. Le président Macron a pris l'initiative d'aller "apprendre l'expérience marseillaise" en avril de l'année dernière ; il a reçu à la fois des menaces anonymes et des encouragements du public. Raoult est sorti de l'imagerie habituelle du chercheur scientifique ou de la personnalité publique, et affiche une image de «franc-parler» et d’«iconoclaste».
En bref, D. Raoult a déclaré l'an dernier que l'hydroxychloroquine, un médicament contre le paludisme bon marché, "peut être le traitement le plus simple et le moins cher" de la Covid-19. Après que les autorités médicales et de nombreux médecins eurent remis en question cette déclaration, il "a toujours continué à suivre sa propre voie" pour promouvoir sa méthode de tests à grande échelle et le traitement anticipé. Après que le gouvernement français a abrogé le décret qui autorisait les hôpitaux à utiliser l'hydroxychloroquine pour traiter la COVID-19, D. Raoult a répondu qu'il "continuera à traiter les patients avec les médicaments les plus appropriés".
Il a critiqué le traitement inefficace des autorités sanitaires d'Île-de-France où le nombre des morts était cinq fois plus élevé qu'à Marseille. Il a également sévèrement accusé le gouvernement français pour sa méthode de gestion de l'épidémie lors de l'audition parlementaire, il a donc été étiqueté "antisystème" par les médias français.
En outre, D. Raoult s'est également attiré beaucoup de problèmes : il a été accusé par l'Institut français des maladies infectieuses d'avoir "violé au moins 9 déontologies médicales", notamment en préconisant des traitements non approuvés, en diffusant de la désinformation au public et en développant des essais cliniques dont la légitimité était incertaine, etc. ; le 29 avril, lui et ses collègues ont poursuivi Elisabeth Bik, une "activiste de la lutte contre la contrefaçon académique", et la plateforme d'évaluation par les pairs PubPeer, alléguant que la divulgation de données par Bik sur PubPeer pouvait être considéré comme du harcèlement. Il l'a également accusée de chantage au nom de la levée de fonds sur le site de crowdfunding Patreon.
Un livre ayant pour titre "Raoult. Une folie française", l'a décrit ainsi, "il est réputé être difficile, mais il est capable de soulever des montagnes, et il s'est très tôt révélé comme un "modèle de mégalomanie". Son père lui fait consulter un psychiatre pédiatrique, on découvre alors que son QI atteignait 180. Son père était un médecin de brousse qui exerçait dans des régions reculées d'Afrique.
Il est fan de l'écrivain Louis-Ferdinand Céline ; Il a surnommé "astrologue" le célèbre spécialiste des maladies infectieuses de l'Institut Pasteur Antoine Fontanet. Au palais de l'Elysée, certains l'ont décrit ainsi : "il est embêtant, mais il vaut mieux qu'il soit à notre côté plutôt que contre nous".
Il publie un livre tous les ans ; Il a a dit un jour de façon surprenante : "La COVID-19 fait moins de morts que les accidents de scooter".
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