Sur la route frappée d’éclats anciens et striée de plaques de goudron abimé, il va, zigzague, l’échine courbée et la tête lourde de mille souvenirs. Fatigué de trop nombreuses vies gaspillées à courir des buts dont il a oublié le sens, il cherche simplement à traverser la chaussée pour se rendre sur la plage. Il n’est pas sept heures du matin, la circulation n’existe pas encore et la mer clapote doucement, comme pour personne. Mais aujourd’hui il n’arrivera pas à destination, la faute à un vieux chien pouilleux et aveugle qui lui a fait perdre l’équilibre.