Titre : Anatole(s)
Scénariste : James
Dessinateur : James
Parution : Janvier 2021
L’humour absurde s’est imposé dans la BD d’humour, explosant suite au succès de Fabcaro. Depuis, de nombreux ouvrages sortent avec le même type d’humour, avec plus ou moins de succès (et de qualité). En la matière, James était déjà là bien avant. Afin de nous présenter des pages d’humour plus originales, l’auteur fait le choix de suivre la vie d’Anatole, année après année. Le tout est paru chez Fluide Glacial pour 80 pages.
Une page, une année, un gag
Le procédé choisi est assez simple : une page correspond à une année d’Anatole. On suit donc sa vie par des événements spécifiques. On ira donc de sa naissance à sa mort. Bien évidemment, on suivra donc toutes les découvertes « classiques » de la vie. Si Anatole manque de charisme, c’est parce qu’il est surtout là pour permettre de parler de tous les âges. Son existence en lui-même ne construit pas grand-chose et les gags ne sont pas beaucoup liés entre eux. C’est peut-être le plus gros point faible de l’ouvrage : étant donné le concept, on aurait aimé plus de running-gags.
L’humour est donc systématiquement absurde. Il s’attaque avant tout à la société dans son ensemble, Anatole n’ayant pas de personnalité propre. Sans forcément être très original, l’humour fonctionne bien. On sourit souvent et peu de pages tombent à plat. L’ensemble se lit avec plaisir, même si l’ensemble manque de surprise. Peut-être que ce type d’humour commence à être éculé. Dommage que le concept d’une année par page ne soit pas exploité sur la longueur pour donner un plus à l’ouvrage.
Au niveau du dessin, James choisit un dessin semi-réaliste assez réussi. Ça change des dessins réalistes façon décalque qui pullulent sur les rayons. Les pages restent cependant assez statiques, tout étant basé sur les dialogues. Je suis plus réservé sur le choix de couleurs, même si cela donne une unité à l’ouvrage. Cela reste sans problème dans le haut du panier du genre.
« Anatole(s) » est un livre sympa, bien dans l’air du temps. James a le mérite d’essayer d’enrichir son concept par le principe d’une page/une année, mais il ne l’exploite pas suffisamment pour que son bouquin passe un véritable cap.