Fausse note est un huis-clos poignant et intrigant entre deux hommes davantage liés qu'ils n'y paraissent.
Fausse note nous emmène au Philharmonique de Genève. À l'issue d'un concert, un homme s'invite dans la loge du chef d'orchestre à la renommée internationale, H.P Miller. Il se présente comme un admirateur venu spécialement de Belgique pour l'applaudir. Mais son comportement de plus en plus oppressant et étrange va peu à peu révéler autre chose... Habitué à la comédie, Didier Caron signe ici un huis-clos dramatique captivant.
Un suspense qui va crescendo
On commence par rire devant cet homme envahissant qui revient plusieurs fois de suite et pour divers prétextes frapper à la loge du chef d'orchestre. Mais notre regard sur lui change peu à peu à mesure que son ton se fait subtilement moins naïf, et qu'apparaissent dans ses propos des détails de la vie personnelle d'H.P. Miller. Qui est vraiment ce pseudo admirateur ? Que veut-il ? Et quel est le véritable lien qui les unit ?
Tout prend sens petit à petit dans cette loge où vont ressurgir les fantômes d'un passé très trouble. Ainsi, on est tenus en haleine tout au long de cette confrontation. Jusqu'à un final grandiose qui parvient à nous surprendre et qui offre une belle leçon de vie. Difficile d'en dire plus sans en dire trop ! Cette pièce aborde en tous cas avec beaucoup d'intelligence des thèmes forts comme le libre-arbitre, le pardon, la transmission ou encore le désir de vengeance.
Parfait, à quelques couacs près
Dans un décor minimaliste et réaliste, des airs de musique classique fort à propos viennent soutenir les moments dramatiques et donner de l'envergure à la pièce. La mise en scène aurait toutefois pu se passer de quelques détails inutiles et encombrants comme la porte et la fenêtre imaginaires qui parasitent le réalisme de la pièce.
Quant aux deux comédiens, ils sont tous deux parfaitement convaincants dans leur rôles. Et Pierre Azéma, très émouvant et attachant dans le rôle du chef d'orchestre, est absolument splendide dans le dernier tiers de la pièce. Seul bémol : les premières scènes de menace un peu grossières, dans lesquelles son apeurement et sa soumission face à cet homme désarmé duquel il ne sait encore rien sont excessifs et assez peu crédibles. Une bien belle partition néanmoins.