En ce jour de "pleine lune du maître", la coutume veut que l'on honore les être plus importants (guruh<garîyâmsah), celles et ceux qui ont "plus de poids" que nous, qu'ils soient humains ou non, qu'ils soit vivants ou non.
Abhinavagupta décrit ainsi la vérité de la relation de maître à disciple :
"La cause principale (de la réalisation spirituelle) est la connaissance totale.
Qu'elle réside en soi-même ou en autrui (est secondaire).
En effet, les manifestations "soi" et "autrui"
ne sont que des constructions imaginaires."
La Lumière des tantras, I, 233
______________________________
En effet, tous les êtres sont un seul être. La transmission spirituelle (santâna, sampradâya, paramparâ, krama, anvaya, etc.) est la réalisation de ce fait. Être un maître, c'est être certain de ce fait. Être un disciple, c'est être animé par le pressentiment de cette unité. Tout maître est disciple d'un autre, tout disciple est maître d'un autre ; mais l'autre est la manifestation de l'Être qui prend conscience de soi en se divisant en "soi" et "autrui".
Dans ces relations, depuis celle de la Conscience et de l'Être, jusqu'aux relations entre questions et réponses, tout est le jeu de l'unique, le jeu de se réaliser jusque dans les expériences les plus misérables en apparence.
Plus profondément, selon le Tantra, tout expérience est la relation de maître à disciple. Quand je regarde cette fleur, je suis disciple, elle est maître. Quand je me pose une question, je suis la Conscience qui s'éveille, en train d'éclore vers l'Être, qui est la réponse. Cela reste vrai à tous les niveau, à toutes les échelles.
Ainsi, rendre hommage au maître, c'est chercher la vérité. La "pleine lune du maître" est la phase de l'existence où m'on en prend conscience.