Les nouvelles lois concernant les indemnités chômage devraient également s'appliquer aux députés et sénateurs .....

Publié le 29 juillet 2008 par Dominique Lemoine @lemoinedo

Les députés de la majorité présidentielle peuvent partir en vacances, heureux et satisfaits : car ils semblent avoir atteint les objectifs fixés (imposés, ordonnés) par le Chef de l’Etat.
Après avoir fait passer à une voix près une réforme institutionnelle permettant d’accentuer encore plus la « Présidentialisation » de notre régime, ils ont enfin réussi à casser les 35 heures et démanteler les conditions de travail nous ramenant des années en arrière.
Mais rassurez-vous, ils n’ont absolument pas réduit leur train de vie et celui des sénateurs, ils n’ont pas remis en cause leur régime de retraite et ne s’imposent pas les contraintes que la nouvelle loi, votée rapidement avant le départ en vacances, imposent aux chômeurs (obligation d’accepter des conditions d’emplois raisonnables sous peine de se voir supprimer les lucratives allocations chômage).
Que veut dire accepter des conditions d’emplois raisonnables ?
Prenons un exemple : un(e) député(e) ayant une formation d’infirmier(ière) et qui perdrait son siège suite à une élection doit-il (doit-elle) toucher ses indemnités prévues généreusement par la loi alors que l’on manque cruellement de main d’œuvre dans ce secteur.
Si on lui propose un poste d’infirmier (ière) à une heure de sa résidence, est-il (est-elle) obligé(e) d’accepter ce poste en renonçant à ses indemnités de député sous peine de se voir supprimer ses avantages ?
Pourquoi ne pas faire des PPAE pour les députés qui ne retrouvent pas d’emplois 4 mois après avoir quitté leur mandat législatif. Ils pourraient ainsi évaluer véritablement l’impact de leur décision.
Alors, de qui se moque t-on lorsque l’on démantèle à ce point le droit du travail.
Il sera maintenant possible de travailler 48 heures par semaine (eh oui !) en donnant la possibilité de supprimer les RTT, les jours fériés …
En fait, ces dispositions ne permettent même pas de devenir concurrentiel avec les pays du soleil levant car j’ose imaginer que nos ministres et nos édiles de la République sont conscients que nous ne pourrons JAMAIS rivaliser avec des pays qui permettent le travail 12 heures par jour pour un bol de riz, qui imposent que les employés dorment sur place afin d’être encore plus corvéables et qui se moquent autant du bilan énergétique que de l’impact de leurs industries sur l’environnement.
Non, JAMAIS, nous ne pourrons rivaliser, quelque soit la casse sociale qu’arrivera à faire le gouvernement, avec ces pays si nous ne changeons pas notre stratégie industrielle.
Soyons conscients des écarts qui existent : on impose REACH dans l’Union Européenne pour protéger les employés des produits mutagènes et cancérigènes, le réflexe des entreprises sera d’aller faire fabriquer les produits dans des pays moins regardant au niveau de la sécurité du travail et de la santé des employés.
La solution est probablement ailleurs : celle d’un volontarisme industriel différent, celle d’un soutien à nos PME innovantes et à la recherche.
Elle est aussi dans un changement de paradigme qui consiste de passer du produit au service. Elle est également dans la mise en place d’une taxation de « mauvais élève » énergétique, environnemental et humain.
Je sais qu’il semble illégitime d’imposer, au regard des lois internationales, des taxes permettant de prendre en compte les atteintes aux ressources naturelles non renouvelables, à la pollution de l’eau, de l’air, des sols, aux émissions excessives de CO2.
Mais, sans cette régulation, toutes nos industries partiront tôt ou tard dans des pays moins regardant, les services des méthodes suivront, puis les bureaux d’études suivront avant que la recherche et l’innovation ne suivent.
La perte d’une usine, c’est la perte, à terme, de la recherche …
Le processus est déjà amorcé, à nous de l’interrompre …
Que nous restera –t-il : des chômeurs pénalisés, des retraités pauvres incapables de manger correctement trois fois par jours et ne pouvant pas aller en maison de retraite, des travailleurs qui ne joindront plus les deux bouts et …..
….. et des sénateurs et députés qui auront réussi à construire un monde de castres pour leur plus grands privilèges.
Non, je ne veux pas de cette société ……
Dominique Lemoine