Ferme tes yeux

Oublie la charrue, arrête ton char, pense le monde.Peut-être, je partirai, vers un pays lointain, où les moeurs seront différentes,toujours je parsjamais je ne pars  c'est la ronde incessante des pas perdus. Efface-moi de ton dispositif numérique efface-moi de ta mémoire au loin, je vois des champs Je trace des lignes droites bien sagement. Elles ne sont pas compliquées, les lignes droites, on peut les suivre sagement, leur faire confiance. Pourtant, il y a tant de choses qui sont irrégulières et imprévisibles. C’est ainsi que la planète tourne. Mais moi dans tout ça, je ne suis qu’une bille qui ne tourne pas rond, j'ai mal sans savoir pourquoi.Se souviendra-t-on de moi un jour, et les enfants sur le trottoir en face, ils seront autresoù sera la conscience de mon existence, qui s'en occupera, qui regarde qui regarde le monde qui regarde le monde, à travers mes yeux, comment sentir la surface tactile, il y aura-t-il quelqu’un pour achever la besogne s’il vous plaît, brûlez toutes mes affaires, ne gardez rienLa mémoire est un fardeau qui pèse lourd, qui vous empêche de regarder en avant, alors je vous en conjure, brûlez mes affaires, faites une grande pile, prenez une allumette et allumez le feu J'étais dans le bus, je t’ai laissé fondre dans le bûcher des vanités, tous les jours chaque jour un peu plus, je quémande l’aumône, dans plus aucun miroir je ne veux me voir, je suis lassé des vitres et autres surfaces réfléchissantes, lassé de m'y voir dedans veuillez ne pas m’enchaîner à aucune image fixe car rien ne peut m’arrêter rien ne peut me faire plier le dernier soupir où est le jour, je traverse une rivière je risque de me noyer, ce sont des grands espaces, mais je me sens à l’étroit. Hier, des soldats étriqués ont menacé de me mettre en location, de me jeter dans un cachot en attendant, rien qu’à la pensée de la pièce fermée, j’ai pris la poudre d’escampette, j’ai pris le premier avion qui passe, et je suis parti, pensant bien faire, bien agir pour le bien de ma personne 
je me voyais déjà effacé de l’affiche