Le pilote l'annonçait, en seulement 6 épisodes, Loki s'est avéré comme la meilleure itération télévisuelle de Marvel, le point central de la Phase 4 du MCU.
Loki se retrouve à travailler avec l'Agence des Variations Anachroniques (Time Variance Authority en VO) pour retrouver son double tout en dévoilant les secrets du multiverse. Le season premiere promettait du lourd et cette saison le confirme, on tient avec l'anti-héros asgardien la meilleure série du MCU, non seulement très pertinente en tant que telle, mais également pleine de promesse quant aux prochains développements de la Phase 4. Du bien beau boulot !
Michael Waldron à l'écriture et aux commandes de Loki nous propose donc un voyage où échappées temporelles et introspection n'auront de cesse de définir le dieu de la malice comme le plus fun et le plus incontournable des héros de l'univers cinématographique Marvel. Pour ce faire, non seulement l'étude du personnage sous les coutures de ses doubles semble être la meilleure thérapie possible, mais surtout, on y voit enfin un cheminement narratif dont les conséquences seront visibles au-delà de la série elle-même. Du beau boulot on vous dit !
No way home
Pourtant, commençons direct par les parties qui nous défrisent, le format de buddy movie teinté d'un aspect délicieusement rétro en mode Attrape-moi si tu peux mais avec un contexte d'anachronismes temporels pour attraper un méchant insaisissable, du moins dans sa première moitié de saison, s'estompe trop vite. De cet original postulat, on tombe inévitablement dans un récit trop classique avec explosions de CGI planétaires et conséquences narratives galactiques, sans oublier les bons revirements psychologiques, puisque personne n'est jamais vraiment vilain chez Marvel, même pas les petits alligators canards.
Mais bref, passons sur ces perturbations puisque l'ensemble de Loki demeure très supérieur aux habituelles productions de chez Mickey. Si la forme visuelle tend à se niveler pour rejoindre le reste du paysage Marvel, il reste cependant à Kate Herron, directrice des six épisodes, la force de nous offrir de beaux moments cinématographiques, à mesure que l'on sort des bureaux exigus de la TVA pour découvrir des apocalypses en plan serré ou des paysages lunaires plein de promesses. Surtout lorsqu'il s'agit de montrer toute l'ambivalence inhérente au personnage joué avec brio par Tom Hiddelston à travers son double Sylvie interprété par Sophia Di Martino (ou le caméo excellent de Richard E. Grant). De belles divagations, surtout liées par un Owen Wilson en grande forme.
De plus, n'ayons pas peur des mots, le show de Disney plus raconte quelque chose. Tout simplement. Si WandaVision proposait un programme centré sur lui-même pour explorer le deuil de son héroïne, Falcon et le Soldat de l'Hiver se contentaient de préparer l'après tandis que Loki s'occupe à lui tout seul de connecter la phase 3, terminée en apothéose, avec la prochaine phase 4 dont on se demandait encore comment prendrait toute cette étrange mayonnaise. Or ça y est, l'explication du multiverse de Spider-Man : No Way Home, les perturbations de Doctor Strange : Multiverse of Madness, l'apparition prochaine des X-Men ou des 4 Fantastiques, tout ce beau monde peut se targuer de reposer sur la venue de Kang, introduit ici à couvert du panache monstrueux de Jonathan Majors.
Bon, entre nous, l'introduction du multiverse, si maline soit-elle, permet surtout à Marvel et à Disney de pouvoir recaster n'importe quel personnage comme bon leur semble, tout en aillant la possibilité d'inclure toute itération estampillée Marvel comme partie intégrante du canon actuel de l'univers. Tout ça sans compter les versions infinies de tous les personnages, or si personne ne mourrait vraiment jusqu'alors, personne ne mourra définitivement plus jamais à partir de maintenant. Et si Disney était le véritable dieu de la malice ?