Poezibao a appris aujourd’hui avec une grande tristesse la disparition d’Henri Deluy.
Alain Lance a écrit pour le site cet hommage :
"Elisabeth Roudinesco, sa fidèle amie, m'apprend aujourd'hui la mort d'Henri Deluy dans sa ville natale de Marseille. Je lui avais écrit avant-hier, ma lettre est sans doute arrivée trop tard. J'espère qu'en cette triste circonstance on saura reconnaître enfin le rôle majeur qu'a joué Henri dans le paysage poétique contemporain. On peut déjà se replonger dans le livre que Claude Adelen lui a consacré, Henri Deluy, Une passion de l'immédiat (Fourbis, 1995).
Je fis sa connaissance en 1960. Sa revue action poétique avait publié un de mes premiers poèmes et, au mois de juin, je suis descendu en stop à Marseille pour le rencontrer. Quelques mois plus tard, j'ai contribué avec un poème au numéro spécial de la revue sur la guerre d'Algérie. Puis nous nous sommes retrouvés de loin en loin, jusqu'à ce qu'il m'invite, en 1970, à entrer au comité de rédaction de sa revue. C'est grâce à lui que j'ai découvert tant de poésies étrangères et rencontré plusieurs poètes devenus des amis, comme Franck Venaille, Charles Dobzynski, Maurice Regnaut, Pierre Lartigue, Bernard Vargaftig, Joseph Guglielmi, pour ne citer que les disparus. Un de mes poèmes de Temps criblé (Obsidiane & Le Temps qu'il fait) lui est dédié :
Henri D.
L'homme qui rit en bout de table
Que l'on dit tranchant
Hache
Dé
L'homme en noir et blanc dit
Que la vie n'est pas un damier
Ah les beaux draps de la contra
Diction
Ah l'égrugeoir et le poivre
Sur la moire tabisée
Dans les nerfs
La limaille de l'histoire"
Alain Lance
La photo d'Henri Deluy a été prise par Florence Trocmé, le 24 septembre 2010, lors d'une soirée à la BNF pour célébrer les 60 ans de la revue Action Poétique.
On peut lire cet article d'Eric Loret dans le Monde