Logos/Abysses sont deux pièces chorégraphiques contemporaines qui nous immergent dans les mécanismes du comportement humain.
Logos/Abysses sont deux créations percutantes aux influences contemporaines et urbaines, qui revisitent des problématiques de notre époque. Après notre coup de cœur pour Landing, un merveilleux duo chorégraphique, cette nouvelle découverte dans la catégorie danse nous a emmenés dans les profondeurs...
©J.C CarbonneLogos : un solo tout en symboles
Logos est un solo de 17 minutes qui traite de la radicalisation. Ainsi, c'est le corps qui exprime les mots, les discours, les intentions, qui évoluent jusqu'à ce point de non-retour. Et c'est à un véritable conflit intérieur que l'on assiste tandis que les déséquilibres, les chutes, les suspensions rendent la danse de plus en plus sauvage.
Ce sont d'abord des mouvements lents, des gestes qui ne s'aventurent pas trop loin, une danse contenue. Puis les mouvements se font plus amples, le corps conquiert l'espace. Mais très vite, l'équilibre devient précaire, les chutes se succèdent. Le corps se relève, mais de plus en plus difficilement... Puis il explose, et c'est l'être tout entier qui semble possédé par une force qui n'est pas lui ; qui n'est plus lui. La danse se fait plus brutale, rigide, presque mécanique. La ligne se brouille, la compréhension est brouillée. L'être est en perdition
© Didier PhilispartAbysses : une plongée dans les profondeurs de l'âme
Dans cette création de 25 minutes, le duo de danseurs explore ce qui est enfoui au plus profond de l'individu. Les corps tentent de mettre en lumière toute notre complexité, nos convictions, tandis qu'ils sont tout à la fois retenus à la surface, symbolisant ainsi la lutte interne qui s'opère en chacun de nous.
Nous avons eu un peu plus de mal à cerner cette seconde proposition. Les premiers instants sont lents, les mouvements répétitifs. C'est d'abord Maëlle Déral qui entre en scène. Le corps ondule, plonge au plus profond de l'être, dans ces zones abyssales où la lumière ne parvient plus. Puis Adel El Shafey investit à son tour l'espace dans une chorégraphie orageuse. Les deux danseurs mettent du temps à se rencontrer mais quand le moment arrive leur échange est fluide, précis, rigoureux et intense.
Dans les deux pièces, la musique joue un rôle majeur d'évocation. En effe, à elle seule elle nous emmène dans les profondeurs et accompagne l'intensité du propos. Et si ces créations n'ont pas su toucher notre sensibilité, les deux performances son néanmoins à saluer. Et le sourire heureux et communicatif d'Adel El Shafey pendant les applaudissements nous aura apporté la touche d'émotions qui nous avait manquée !