Aujourd’hui, nous sommes le 14 juillet. Et cocorico, après une grosse journée de tournage avec un partenaire du Festival de Cannes (ActivLife), nous avons deux films français au programme : Serre-moi fort de Mathieu Amalric et Les Olympiades de Jacques Audiard ou deux réalisateurs français que nous apprécions beaucoup sur ce site.
Le premier est présenté dans la séléction Cannes Première et à la vue du film on se demande comment il a pu être oublié de la compétition. Serre-moi fort raconte la fuite d’une mère de famille (la star de ce festival, Vicky Krieps) et son retour dans une maison peuplée de fantômes suite au décès accidentel de son mari et de ses deux jeunes enfants. C’est donc l’histoire d’une vie recomposée au travers de fragments, de souvenirs, mais surtout de projections : que seraient-ils devenus en grandissant ? Si l’idée est merveilleuse de poésie, la réalisation est d’une élégance rare. On retrouve le talent d’Amalric pour filmer l’absence dans une maison où tout est vie. Serre-moi fort est bouleversant. Lumineux tout en étant profondément tragique.
Nous quittons Mathieu et ses fantômes pour plonger au cœur de Paris. Et il faut être à Cannes, un 14 juillet, pour se dire que Paris nous manque un peu en voyant ses plans du métro aérien dans un noir et blanc sublime. Les Olympiades est le portrait croisé de 4 jeunes gens. Emilie la coloc with benefit de Camille. Nora, la collègue agent-immobilier de Camille. Et d’Amber célèbre performeuse sur internet. Ils vont donc se croiser, être amis, se désirer, s’aimer, baiser, se séparer… Dans un noir et blanc magnifique, Jacques Audiard réalise un film romantique sur Paris terriblement actuel. Nos héros sont sur des applications de rencontre, baisent avant de se connaître, ont des boulots pas vraiment gratifiants, changent souvent d’avis, évitent leur parent… Jacques Audiard se réinvente ici en signant un film qui ne ressemble pas à sa filmographie d’habitude si grave. La touche féminine de Céline Sciamma et Léa Mysius se ressent dans l’écriture des dialogues autant que dans les portraits de femme à l’écran. Tout en haut des tours, Lucie Zhang, la véritable révélation du film qui ne devrait pas voler une nomination aux César. Les Olympiades est une parenthèse, la musique de Rone est taillée sur mesure. C’est beau. C’est frais. Peut-être un peu léger pour le palmarès cette année, mais en tout cas, savoir que Jacques Audiard n’a pas fini de nous surprendre est une idée que l’on adore !
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