Je m’écorche de miroirs et de villes traversées
au rythme de ton souffle à toutes frontières alpines
un cœur différent tes passes d’eau tes rivières et galets
je me refais ce lit comme un rituel je retrace cet angle
d’où franchissent l’extravagance de mes envies
demain encore, il n’en demeure que le temps des pays
parallèles en itinéraire d’ailes tes pas sur le plancher
d’occasion
ce nous étalé dans le tumulte indécent
ce baiser allongé écumant à chaque ville retrouvée
il n’en demeure que cet amour plein de portes et
de coordonnées
le poids de ton corps ma boussole faite chair
Je me recroqueville comme un fœtus qui a froid toute ma terre
et mes seins prophétisent la migration entre sève et fruit
chaque pétale est une paupière sur le monde
le poème se déverse et blasphème février
Dis-moi à grands coups d’espace le crissement de ton corps
qui s’effeuille nudité des songes
Aujourd’hui est un arbre de sable sur la nuque du matin.
Farah-Martine Lhérisson
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