Il est difficile d’écrire sur un sujet quand les journées sont composées de morceaux de vie si hétéroclites, inclassables dans l’une des catégories de la liste se trouvant dans la colonne de gauche. Je vais quand même essayer de trouver un fil, même si tout cela paraît très décousu.
Commençons par n’importe quel bout :
Hier soir, j’accompagnai mes neveux au cinéma. Nous avions décidé d’aller voir L’incroyable Hulk, film pour lequel je ne ferai pas de commentaires dans ces lignes. Ça n’en vaut pas le coup. Nous allions tranquillement à pied au cinéma, et par chance, nous tombons sur la fin d’une foire à la brocante installée sur les allées, qui durait sur deux jours et que j’avais pourtant pris le temps d’explorer la veille. Beaucoup de brocanteurs avaient déjà remballé leur marchandise, d’autres étaient en train de le faire. Voilà que je trouve deux faux magnifiques ! Je demande au marchand qui charge son camion à quel prix elles étaient. Il m’annonce qu’il me les fait à 30 € les deux au lieu de 40, je lui dis que je n’en veux qu’une, il me la laisse à 15 € et me voici avec une faux à la main, une séance de cinéma dans un quart d’heure et les neveux qui piaffent d’impatience… L’endroit de la transaction se trouvant à mi-distance entre chez moi et le cinéma, je décidai de retourner en courant la déposer à mon domicile, la présence d’une faux n’aurait pas été bien perçue dans une salle de cinéma. Les neveux m’ont attendue à l’ombre d’un platane et nous sommes arrivés pile pour le début du film, nous n’avons rien raté !
Pourquoi une faux ? Je parlais dans le précédent article de la littérature de chiottes et précisais que personnellement je préférais, tant que c’était possible, lire dans le pré au Pays Doré. Mais, un pré, ça se fauche ! Bien sûr, il y a la débroussailleuse, mais cet engin est infernal, bruyant, polluant, alors qu’une bonne faux et un bon faucheur, fait le même travail tout aussi rapidement et efficacement, sans bruit. Dans quelques jours, je pars pour le Pays Doré avec ma faux, et aussi de la lecture : 2666 de Roberto Bolaño. 1015 pages que j’ai déjà un peu entamées. Je n’ai pas pu résister.
Un extrait pour alimenter la catégorie “Avignon dans la littérature“, un extrait maigre où il est peu fait allusion à la ville :
Ils se retrouvèrent tous les quatre au colloque de littérature européenne de l’après-guerre qui se déroulait à Avignon fin 1994. (…) Ils finissaient toujours par se retrouver tous les quatre à marcher dans les rues d’Avignon avec la même insouciante joie que dans les rues noires et bureaucratiques de Brême et que dans les rues bigarrées que le futur leur gardait en réserve. (…)
… tous les quatre en ligne et arrêtés auprès du parapet d’un fleuve historique, c’est à dire qui n’était plus sauvage, à parler de leur obsession allemande sans s’interrompre les uns les autres, exerçant et savourant l’intelligence de l’autre, avec de longs intervalles de silence que même la pluie ne pouvait troubler.
Ce fleuve est-il le Rhône, mais, à part sur les ponts qui ne sont pas à proprement parler des lieux de promenades nocturnes, et le Pont Saint Bénézet qui lui et fermé au public le soir, il n’y a pas de parapets pour contempler le fleuve.
Un peu vague cette allusion à Avignon mais, comme je l’ai dit, c’était pour alimenter le catégorie…
Je prépare la liste de mes bagages pour partir au Pays Doré :
- 2666
- une faux
à compléter…