Fière déséquilibrée, elle s'assoyait à une table, démasquée, ce que le serveur lui a reproché. En fait c'est sa passion à elle contre la vaccination, son obsession sur la difforme information, qu'il condamnait ouvertement à son visage, tristement exposé.
Elle lui a alors répondu qu'il devait être bien loin de représenter un vrai mâle alpha. Ce qui, comme phrase à elle seule, peut vous lancer dans une série infinie de pensées. C'est quoi un mâle alpha? C'est bon? C'est Vin Diesel, Jason Statham ou Connor McGregor? Mais pas Patrice Bélanger, Marc Labrèche ou Arturi Lekhonen? n'est-ce pas? Les premiers étant probablement...
...mieux? Un mâle alpha c'est celui qui sait tenir un scie à chaine dans une seule main, sans trembler ou qui n'a jamais pleuré ou celui qui a appris à sa fille à conduire une voiture et fait le lavage du blanc et du foncé séparément? Les premiers étant encore...
...mieux que les seconds ?
Le serveur a vite vu qu'il faisait face à la princesse Kohn, une sommité de l'impertinence. Si il avait alors su qu'elle ne savait pas écrire muselière mais non, il lui donnait le bénéfice du doute, et face au crétinisme, mieux vaux ne pas se mettre le pied à l'eau plus longtemps. Après tout, la princesse venait lui donner de l'argent dont son restaurant avait bougrement besoin.
Comme certains brouillards ont besoin d'éclaircissements.
Je l'ai dominé, a-t-elle pensé, confondant profond mépris pour les faibles d'intelligence et soumission. La princesse accuse pas mal tout le monde de soumission. Elle en voit donc, comme une droguée, un peu partout. Comme un Donald Trump voit de la fraude électorale là où il devrait lire défaite. Elle se pense forte. Mais mieux vaut ruse que force. Elle croyait voir dans l'abaissement de son regard, un aveu d'échec. Mais c'était plutôt le regard qui préfère regarder ailleurs quand un(e) enfant vous offre sa meilleur raisonnement de bottine.
Reculer face à quelqu'un qui ne fait aucun sens est un signe de prudence. Pas de couardise. Elle croyait l'avoir dominé, mais c'était plutôt lui qui avait dominé son envie de l'envoyer paître.
Tout est dans l'oeil (le doigt surtout)
La princesse Kohn a pris ses clics pis ses claques et a été, après s'être sustentée, se coller des 25 sous sur sa peau moite.
Dans le monde de licornes des dissociés des sens, il faut lutter contre une dictature. Toutefois, la dictature est molle. Et fictive. Les gens ont toujours la totalité de leurs droits ici. Les femmes sont respectées. On peut même, merci Juju Trudeau, faire beaucoup d'argent en le fraudant. Tant l'ont fait, avec la PCU, déjà. Pour fuir la prétendue dictature, une alliée morale a pensé déménager, sans réaliser pleinement que non seulement plusieurs fêteraient son départ de la vie publique Québécoise (en serait-ce vraiment un?) mais qu'aussi, elle ne pourrait pas voyager outre frontières sans ses deux doses. Elle visait les États-Unis, mais pour y aller (surtout pour freiner l'immigration) on exige d'investir de sa poche pas moins d'un million. Du moins, là où elle voulait aller, en Floride, et on parlait même de monter à 1 million et demi. Si elle tombait malade, ne serait-ce qu'un peu, pas besoin d'être une grosse maladie, il faudrait qu'elle paie ses hospitalisations à la carte. Pas certain qu'elle y ait vraiment pensé. Pas certain non plus que ça la touche puisqu'elle ne croit pas à la pandémie et ses remèdes comme la plupart des ours de la terre.
Parmi les fleurs de la terre, c'est l'une des plus fanées.
L'île de North Sentinel lui a été suggéré comme alternative d'exil. Une île défendue par les guerriers sentinelles, qui n'hésitent pas à tuer les intrus avec leurs flèches et leurs lances. Pas gentil de lui suggérer ça.
Mais la Princesse Kohn et ses semblables se savent du côté des gentils.
Du côté des dauphins et des licornes.
Offrant des fruits exotiques et du steak.
Des fruits exotiques et du steak.
DES FRUITS EXOTIQUES ET DU STEAK!
DES FRUITS EXOTIQUES ET DU STEAK!
Mais ce qu'on cache autour déborde...
Toute mon unité est maintenant doublevaccinée depuis hier. Quand je me suis fait vacciner lundi, mon âme a quitté mon corps et s'est recroquevillée sur elle-même. Heureusement. J'ai pu la saisir alors, et m'envoler vers le ciel.
Non pas vers le royaume des cieux, mais au dessus de la mêlée terrestre. Dans le ciel libre et vaste. Respirant plein poumons l'oxygène des plus beaux horizons. Tel un oiseau. Et c'est là que j'ai vu tous ses vers grouillants, du haut des airs, se tortillant comme au fond d'un bac de compost.
J'en ai reconnu plusieurs.
Deviendrons des mouches.
Attirée par la marde. Ce qu'ils pratiquent déjà sous leur forme humaine, sur terre.