Malgré les débats préliminaires houleux, l'adoption a plutôt été aisée.
Et pourtant, le début a été pour le moins houleux. Le débat sur la légitimité des délégués à cette assemblée générale a rattrapé Séidou Mbombo Njoya qui avait réussi la veille à franchir tous les obstacles, humiliant au passage le gouvernement contraint à se dédire à divers niveaux de responsabilité. A la manœuvre, le Pr Prosper Nkou Mvondo : "A l'appel des participants, j'ai entendu que pour les ligues décentralisées, il y a neuf représentants. Premier point : pour les clubs représentant le football professionnel, il y en a cinq. Commençons par les ligues décentralisées. En combinant les dispositions de l'article 22 et la sentence qui nous amène ici, j'ai envie de relever qu'il y a problème : il y a le point 235 qui dit que les organes qui doivent statuer sont ceux qui sont en place. Et c'est à ce titre que vous, M. le président, êtes là, pour avoir été élu au cours de l'assemblée générale élective qui a été annulée. Il me souvient que lors de cette élection, au niveau des ligues décentralisées, il y avait 6 délégués par ligue décentralisée. J'aimerais comprendre pourquoi on se retrouve avec 9 délégués par ligue décentralisée", a-t-il engagé. Et d'enchaîner : "L'affaire est très grave parce que ça fait trois en plus, multipliés par 10, ça fait trente. Alors si on dit que c'est l'Assemblée générale de 2009, du moins en ce qui concerne les chiffres, on comprendrait que ce soit neuf délégués des ligues décentralisées, mais je m'en tiens à la sentence qui dit que ceux qui doivent adopter les textes aujourd'hui sont ceux-là qui sont en place, qui sont en place, donc vous l'exécutif et donc forcément l'assemblée fédérale qui est issue de 6 délégués".
La Ligue ressuscitée
Autre aspect très délicat, la représentation de la Ligue de football professionnel du Cameroun (Lfpc) : "S'agissant des représentants du football professionnel, l'article 22 nous parle de la Ligue de football professionnel, nous sommes en 2012... La Ligue de football professionnel a été dissoute... Elle n'existe plus ", pose-t-il. Lui qui avait présidé l'Assemblée générale ayant dissout la Lfpc. " Alors, quand on doit faire cette combinaison entre l'article 22, les événements qui se sont produits entre temps, et la sentence, on doit pouvoir trouver la solution qui de notre point de vue au niveau des représentants du football professionnel, ça doit faire 35 représentants. Les cinq que nous sommes, représentent quoi ? Une ligue qui n'existe plus ? ", se demande-t-il. " Si la Ligue n'existe plus, ça veut dire que chaque club de football professionnel reprend son autonomie en tant que membre de la fédération camerounaise de football, c'est-à-dire au niveau fédéral comme cela se faisait avant 2012 ".
Autant de points obscurs et difficiles à clarifier. Séidou Mbombo Njoya s'est débrouillé à apporter des solutions aux questions du président de Ngaoundéré Fc. Mais rien de nouveau que de maintenir l'argumentaire déjà développé pour " imposer " l'assemblée générale de 2018, contre celle de 2009 que ses adversaires souhaitaient voir adopter les nouveaux textes de la fédération. Confortés en cela par la Chambre de conciliation et d'arbitrage (Cca) du 10 juin dernier. Rien n'y fait. La Fédération internationale de football association (Fifa) et la Confédération africaine de football (Caf) avaient déjà dans une lettre la veille, déclaré avoir régulièrement travaillé avec l'exécutif intérimaire de la Fécafoot dans le cadre de la préparation des documents présentés aux délégués.
Finalement, les textes seront adoptés par 82 voix contre 11 et deux bulletins nuls. On apprend que 11 amendements ont été apportés aux propositions faites par l'équipe Séidou Mbombo Njoya. De toutes les façons, dans l'ensemble, le corps électoral était déjà taillé à la mesure des organisateurs des travaux de Yaoundé. Séidou Mbombo Njoya tient désormais ses textes. La suite prévoit l'ouverture du processus électoral, depuis la base départementale, avec comme terminus l'élection du nouveau président de la Fécafoot. Si les juridictions ne sont pas à nouveau sollicitées à l'effet d'invalider ces textes.