Black Box Music
Par NoPo
JJ WILDE EP 2021
Rien à voir avec Gigi l'amoroso (un souvenir italien), JJ la sauvage (Jillian Dowding) ne parle pas avec les mains.
La canadienne apprend la guitare dès 15 ans. Bon, elle n'en a pas 50 non plus (29 en fait), mais c'est pour dire qu'elle roule sa bosse on the rock, ça fait un moment!
Après avoir fait ses gammes dans un groupe folk, elle sort un 1er EP de son fourreau "Wilde eyes, Steady Hands" puis un plus long, cette fois, en 2020 "Ruthless" et là... ça cartonne!
Avec sa voix taillée à la hache, genre Amy Winehouse ou Pink, portée par des arrangements gros rock qui tâche, difficile de résister!
Sur la pochette, elle se présente tout de blanc vêtue assise sur un tabouret roulant.
La tenue légère suggère l'activité sportive en baskets et t-shirt descendu jusqu'aux cuisses écartées.
Elle aime la provocation, opposant la blancheur à la position osée (Joséphine?).
Wilde suffit pour la signature. Elle porte bien son nom!
L'ouverture par Bushweed colle un timbre à la voix gouailleuse, gainée et grainée (travaillée au pétard si on en croit le clip).
La guitare dessine une tessiture beatlesienne. La chanson déroule une fausse ballade mid-tempo accrocheuse à souhait. La batterie résonne dans un 'instant karma'.
On a les références qu'on peut, JJ en a!
La guitare bluesy semble dérailler à l'intro de 'Off the rails'. Le rythme grosse caisse/gratte sèche et rêche s'installe et laisse la voie libre à la canadienne qui me rappelle l'anglaise Findlay, par son phrasé rapé et mouvant.
Les choeurs bombés, comme des yeux exorbités, hurlent en 'ohohoh' machos. 'Runnin' runnin' donne juste envie d'enfiler les baskets de la pochette!
Un voile filtre la voix de la chanteuse au début de 'Mercy'. "It is about a man who tries to steal something from a woman"
L'artiste cite les Kings of Leon dont on peut sentir l'influence ici. Un pont passe sur une rivière trouble puis la guitare pleure pour des voix gospel.
Le chant plein de fougue entraîne l'auditeur sans difficulté, le morceau pourra finir au stade... où il en est!
Faites un test ... Ecoutez d'abord 'Stop draggin' my heart around' interprété par le duo Stevie Nicks/Tom Petty, puis la reprise par JJ Wilde/Brett Emmons.
Alors, une préférence? Les 2 mon capitaine! Bon, évidemment, les canadiens font beaucoup plus ûucherons à côté de la finesse de leurs aînés mais mon coeur balance ...
La vidéo, un peu provocante, 'Best boy' met un bazar pas net sur le net et ce n'est pas tout à fait par hasard, JJ assume sa liberté d'expression!
Elle se pavane légèrement vêtue (ou l'inverse) entourée de beaux mecs plus musclés mais pas beaucoup plus habillés! Le texte parle des rapports (psychologiques) entre hommes et femmes et la manière dont ces dernières sont jugées...
Le morceau montre ses biceps lui aussi, le riff sent la sueur et la rouille, le rythme n'a pas la trouille. Les ouhouh sur un refrain sans embrouille et le solo de guitare débridé contribuent au réchauffement climatique, ça mouille!
ça verrouille un tube en puissance!
'Someone under you' une douce ballade? Sûrement pas! L'orchestration laisse la batterie cogner pour traverser les grands espaces.
Le reste des instruments se met au service de la belle voix rauque et triste.
Cette musique reste à la fois charnelle et charruée profondément dans la terre d'Amérique. JJ cite Bruce Springsteen qui a bercé son enfance et Bob Dylan.
Le son, pourtant, carré laisse les angles d'attaque à la voix, virtuose. On peut succomber et marcher du côté sauvage... ou dormir sous la canadienne (outch finalement, on la raye celle là, non?).
1. Bushweed
2. Off The Rails
3. Mercy
4. Someone Under You
5. Stop Draggin' My Heart Around (JJ Wilde & The Glorious Sons)
6. Best Boy
Produit par Frederik Thaae
Participation à l'écriture JJ Wilde, Frederik Thaae, Ryan Spraker, Tom Peyton, Ethan Burns, E. Kidd Bogart, Zsuzsanna Eva Ward, Brett Emmons & Lisa Scinta