Personyk au Bar des Sports de Pléhédel, le 10 juillet 2021

Publié le 13 juillet 2021 par Concerts-Review

Personyk au Bar des Sports de Pléhédel, le 10 juillet 2021

Le comité d'animations de Pléhédel somnole depuis des siècles, heureusement un irréductible, Pierrick, le patron du Bar des Sports, a pris le relais en organisant, ponctuellement, des concerts dans la cour jouxtant son zinc.

En ce frais samedi de juillet, il convie le groupe Personyk, des voisins, à animer une soirée pendant laquelle tes proches se sont branchés sur l'ignoble Tord-Boyaux... quoi, ah, c'est Fort Boyard, un détail, cela reste infâme.

Personyk, comme tant d'autres formations, s'est retrouvé au chômage technique pendant de longs mois. Durant cette période de repos forcé, le duo a vainement tenté de s'adjoindre un batteur et a travaillé en studio pour peaufiner de nouveaux morceaux.

La délivrance est venue le 10 juillet, la famille et les copains sont venus en nombre, ça va chauffer sous le barnum.

En scrutant le ciel, Kévin Blouin ( basse, choeurs) et Yan Rospabé ( guitare, chant) ont préféré s'installer dans le hangar, laissant l'assistance à 20 mètres.

Tandis qu'ils peaufinent la balance, un éclat de lumière miroite au fin fond de ton cerveau embué, t'as déjà rencontré ces jeunes gens.

Il faut revenir en 2015, à Plouha, un concert de La Blanche, un trio rock, basse/guitare/batterie, expressif.

2019, La Blanche se volatilise pour faire place à Personyk, sans batteur, remplacé par une boîte à rythmes, performante et sobre, les autres carburent à la mousse.

Tous nos potes ne sont pas encore sur place, on ouvre les hostilités par un hors-d'oeuvre acoustique sous forme de blind test, Yan s'y colle à nos côtés, il a l'habitude, il se produit en solitaire sous l'identité Usbix.

Ta voisine est la première à avoir crié 'Brest' de Miossec, qui précède une composition du groupe, 'Finissons ce jeu à table', Lionel, un croque-notes des environs ne se séparant jamais de l'instrument cher à Adolphe Sax, rejoint le chanteur pour une version jazzy de 'La Paimpolaise' suivie par ' Heart of Gold' du Loner.

Fin du sympathique quart-d'heure feu de camp.

21:40', décollage, on passe au French rock incisif, tendu à rompre le filin d'acier, car les compères ne sont pas de la famille palmipède à plumage noir et blanc, style l' oiseau connu pour sa maladresse aussi légendaire que celle de Mr Bean.

Longue amorce grungy, bourrée d'effets fuzz, en guise d'introduction avant d'embrayer sur 'Empathie', un titre percutant, qui se rapproche d'autre Bretons pas crétins, Cancre!

Les envolées de guitare corrosives sur fond rythmique robuste transforment 'Carrés percés' en rock géométrique criblé de déflagrations violentes.

Derrière toi, la jeunesse, pas vraiment attentive, besogne au combustible lourd, des tournées de scotch, ricard, bacardi, gin ou chouchenn défilent à la cadence combat.

Pas évident de capter les lyrics, leur verbiage bruyant compromet la compréhension, un détail!

Avec ' De Côté' le public a à nouveau droit à un morceau structuré et musclé s'éloignant de l'habituel schéma pop.

L'artillerie effectue un pilonnage intensif qui n'épargne rien, ni personne.

Pléhédel, tenez-vous prêts, la république est en marche, et cette 'Marche' aux relents celtiques épiques se chante et s'écoute le poing levé, ...Lève donc le bras, suis nous et gueule Nous ne lâcherons pas !..

Sus aux tyrans qui nous gouvernent, ... Viens grossir les rangs. Vois comme nous sommes grands...

La plage politique du répertoire est suivie de la seule reprise du set, le génial ' I follow rivers ' de Lykke Li, en mode stoner rock.

Basse jouée en slapping, batterie ( pré-enregistrée) métronomique, refrain collant, c'est imparable!

Le premier set prend fin avec un morceau vrombissant et enragé, il est baptisé ' Bataillons'.

Pause étendue, saucisses, frites, bière(s).

Kévin est le premier à reprendre son poste, son pote s'est perdu, du coup il se farcit d'une impro technico-funk pas débile.

Revoilà la voix, c'est reparti, toujours en mode viril, pour un titre qui attend un nom de baptême, le curé ne se déplace qu'un dimanche par mois.

Ils enchaînent sur une version électrique de 'Finissons ce jeu à table', joué lors de l'apéro.

Ce titre au potentiel radiophonique indéniable est suivi par une autre salve pugnace au texte récité, sur roulement de batterie et gémissements au vibrato.

Yan présente ' Apathie' comme étant un blues rock.

On tient à signaler aux fans de Muddy Waters ou de Robert Johnson que cette pièce se rapproche plus de Bachman Turner Overdrive que du Delta blues.

Une ballade?

Non, réagit Kévin, j'ai paumé le capo, désolé, on va vous secouer avec 'Les Fils' un hard rock dans la veine Trust.

Le prophétique et incandescent ' La lumière des forêts' précède 'Mélasse' un bouillon funk rock, loin d'être dégueulasse.

On termine le voyage en mode Dies Irae avec' Balance à l'équilibre', du rock breton, médiéval, épique et imagé.

Le carillon de l'église de Pléhédel se repose à partir de 22h, Albert Schweitzer n'a pas entendu les douze coups de minuit.

Comme Cendrillon, t'avais promis... t'as eu la trouille d'apercevoir une citrouille géante, tu t'es tiré et c'est à 800 mètres que tu as entendu Personyk interpréter les bis, tandis que la jeunesse locale prenait d'assaut une caisse devant les amener pour finir la nuit en boîte.

Prochain concert au Bar des Sports, le 30 juillet!