Désolé mais christ que je déteste le soccer.
Non je n'appellerai jamais cela du "foot", même si c'est davantage un sport de pied que le football nord-américain. Comme ce sport (le football américain) n'a aucun équivalent français (et n'existe pas vraiment hors Amérique-du-Nord), et que le "foute" a soccer comme équivalence, pourquoi faire comme trop de Français de France et angliciser inutilement.
Non, j'ai encore essayé d'écouter la finale de l'Euro. Angleterre vs Italie. Je m'étais donné comme devise, comme toujours, qu'au premier comédien qui feint la blessure, je ne regardais plus. Ce type de manipulation est toujours, toujours, TOUJOURS, une insulte aux intelligences. De tout ceux qui regardent, jouent, et pensent le soccer. Ça a duré deux séquences. Quitté la télé, je suis remonté lire.
Mon fils m'a dit qu'on en était aux tirs de barrage, plus ou moins un pile ou face, donc, qu'il ne pouvait plus y avoir de comédiens. J'ai accepté le cessez-le-feu avec ce sport que je n'arrive pas à trouver autre chose que crétin. Et avec lequel je suis ouvertement en guerre. Dimanche, l'Italie a gagné. De manière assez spectaculaire. Leur gardien de 6 pieds 5 a bloqué 2 des 5 tirs et un troisième a touché le poteau. Chose rare. Le gardien anglais en a arrêté aussi deux. L'Italie a été sacré champion. Ce gardien, me dit mon fils, n'est pas gardien depuis plus de 4 ans. Assez fameux. Inutile de vous dire comment ça célébrait dans nos rues du 450...
Mais à Wembley, Angleterre, c'est là que ça se jouait, on vibrait différemment dans les corridors et les rues.
Pour la forme, comme très souvent les dimanches soirs, j'ai erré un peu sur le fil Twitter. Je suis tout neuf là dessus et je comprends que Twitter, c'est une conversation tout seul où on souhaite que d'autres participent. Un parfait refuge à trolls. Tu dis la chose la plus affolante qui soit, la plus provocatrice, et tu attends de voir si ça mord. Parfois, j'appelle Twitter, Fisher. Comme dans "hameçonner". Mords bien qui veut. S'y trouve légèreté, publicité, putasserie, solitudes, bonheur, candeur, humour et parfaite horreur.
Hier, le soccer a creusé plus creux dans mon mépris de ce sport de pied. Je dis sport de pied de la manière la plus péjorative qui soit. Je ne connais pas beaucoup d'autres sports, la boxe peut-être, les combats ultimes, où ce qui se passe sur scène inspire peut-être quelques tête folle dans les gradins (ce qui ne rend rien excusable quand vous êtes impliqués dans des échauffourées) ou la foule (par ennui?) est pratiquement plus active que les gens sur le terrain. C'est vrai, il n'y a pas beaucoup de buts. Donc on tente d'animer, on chante on gesticule, on nargue, on agresse.
Zavez vu la montée? On agresse. Peu d'autres sports provoquent des bagarres dans les foules. Jamais des Femmes. Hier sur le fil Twitter, des scènes d'agressions dans le stade de Wembley. Des hommes, qui n'en ont aucunement la carrure, qui frappent, tombent, se cognent les uns sur les autres, crient. De la frustration et de l'ivresse ignoble et brute. Un homme, chétif, terrassé au sol par plus gros et plus agressif que lui. Un avant-bras tendu vers le haut, le regard suppliant la pitié. Puis, un coup de pied, venu de je-ne-sais-où sur celui qui était au sol. Ils sont maintenant 4 ou 5 à le botter du pied comme un ballon, il se protège la tête. On pourrait le voir mourir. C'est insupportable. Lâche. Inhumain. Ça hurle. Personne ne sera jamais puni pour ça. Les policiers, la sécurité n'arrive jamais à être à la hauteur. Un Anglais beugle à la tête d'un responsable de la sécurité "DO YOUR FUCKING JOB!" à quelques reprises.
De la pure laideur.
Je ne vous refile pas le lien. C'est trop dur. Ça se trouve sur le net. J'ai refilé à mon fils en lui disant que je ne pourrai jamais aimer ce sport. Mon fils est paramédic. Il en verra des bien pires. Il a peiné à finir le clip. Je l'ai entendu par trois fois s'y reprendre. Il s'en est plaint à voix autres. "papA! c'est dégueulasse!..."
Oui, ce sport, qui a TOUT LE POTENTIEL, pour être si beau, est terriblement laid. On en respecte pas les arbitres, on ne se respecte pas entre fans, on manipule sur le terrain, on achète le talent, c'est con, en revisionnant masochistement ce que j'ai vu, je n'avais qu'un mot en tête. Massacre.
Et c'était un match décidé par un seul but.
Peut-être que les brutalisés méritaient une leçon pour avoir fait pire dans la foule. Je ne connais pas le contexte. Mais ce que je sais aussi, c'est que plusieurs hommes se sont levés dans le but de vivre les émotions d'un match ce matin-là. Et que ça a déraillé. Comment se couche-t-on en soirée? Repu? Soulagé? Rassasié? Dans ce sport, le mécanisme d'opération du jeu est défectueux. On est à quelques coups de pieds de voir tout ça de l'intérieur d'un fan. De son cerveau qui lui sort d'une oreille, de son oeil qui se crève, de sa jambe qui brise, de son ventre qui s'ouvre. Tous ses gens reviennent à la maison, euphoriques ou déçus. Frustrés parfois aussi. Mais devenir criminel après chaque frustration?
Oui fiston, c'est dégueulasse.
On appelle ça des hooligans. Le mot existe depuis les années 1800. C'est dire comment c'est ancestralement brutal depuis longtemps. Usually in connection with crowds at sports events.
C'était frustrant pour l'Angleterre le match de dimanche. Et la rumeur veut que ceux qui se faisaient battre étaient des gens qui avaient tenté d'entrer sans payer, et ceux qui les battaient, des gens qui avaient investi une fortune pour assister au match.
ET ALORS? Vous voyez ce type de comportement ailleurs dans d'autres sports? Ce que je retiens du soccer et de tout son univers, ce sont des blâmes. Sécuritaires, légaux, sportifs.
Ce sport a TOUT pour être l'un des plus beaux au monde.
Sauf ses innombrables ajustements à faire, partout.
Je déteste le soccer.
C'est trop souvent un vrai sport de pied.
Bête comme ses pieds: d'une grande stupidité.
Au Québec, on écourte souvent à "C't'un ostie de pied" pour cibler un Éric Duhaime quelqu'un.
C'est pas élogieux.
Le sport ne devrait jamais montrer la dégénération humaine. Mais des Grecs à Kucherov en pensant par Hitler ou Mike Tyson, elle y trouve trop souvent son compte.