- Tout a commencé le 12 avril, avec l'homicide de D'Agostino Gaetano, dit le Petit. Il a été tué à coups de pistolet dans le quartier de Libertà, où il était allé voir sa mère. Lui, il habitait à Enziteto - un quartier plutôt compliqué, pour employer un euphémisme - et il appartenait au clan de Grimaldi Nicola, dit le Blond, ou Trois Cylindres.
Puis cela a continué avec la disparition, depuis le 23 avril, de Capocchiani Michele, un des lieutenants de Grimaldi, et l'homicide de Carbone Gennaro et la tentative d'homicide contre Andriani, tous deux des affiliés de Grimaldi.
Ce qui est curieux, c'est que deux autres affiliés de Grimaldi ont disparu, Losurdo Simone et Lopez Vito, un autre lieutenant du chef de clan. On parle d'une scission au sein de celui-ci, ce qui expliquerait les homicides et les disparitions.
Les carabiniers de Bari enquêtent sur la mort de Carbone, plus précisément le maréchal Fenoglio, sous la direction d'une magistrate, la dotoressa D'Angelo. À ce moment-là, le bruit court que le fils mineur de Grimaldi a été enlevé.
Tout accuse les rebelles du clan de s'en être pris à cet enfant, sauf que celui qui est le principal visé, Lopez Vito, se livre à la police, ne pouvant à la fois lutter contre celle-ci et la mafia locale, déclarant n'être pour rien dans cet enlèvement.
Se livrer pour bénéficier de la protection judiciaire ne se fait évidemment pas sans contrepartie, ce qui permettra aux carabiniers de lancer une opération qui sera appelée Été froid parce qu'elle débute alors qu'il fait noir et pluvieux...
Si ce n'est pas Lopez Vito et ses complices, qui a commis cet enlèvement contre rançon? C'est tout le ressort de cette intrigue qui se passe en 1992 et qui fait pénétrer le lecteur dans les arcanes de la mafia, ses rites, ses codes, et... l'omerta.
Ce qui frappe, c'est l'intelligence avec laquelle sont préparés et accomplis tous ces crimes, mais être intelligent n'empêche pas de commettre des erreurs fatales, même dans un État de droit où il faut tout prouver avant de pouvoir condamner.
Francis Richard
L'été froid, Gianrico Carofiglio, 464 pages, Slatkine & Cie (traduit de l'italien par Elsa Damien)
Livre précédent:
Trois heures du matin (2020)