Boy From Michigan est un album – le cinquième de l’artiste américain qui vit depuis 2013 en Islande – que j’aurais assurément laissé de côté à la vue de son visuelle. Non qu’il soit raté, au contraire, mais il m’en donnait une idée à mille lieues de ce qu’il renferme. Et j’avais pourtant adoré son précédent album Love Is Magic !
John Grant a travaillé avec Cate Le Bon, laquelle produit l’album et dont le dernier album Reward est toujours aussi jouissif ! Ensemble, ils ont créé un album résolument grandiose et intime à la fois. Car il est de ces rares artistes qui savent marier les deux extrêmes avec une aisance déconcertante, et il atteint à plusieurs reprises des moments de pures extases grâce à sa voix de crooner et une musique électronique parfaitement calibrée et digne de ce qui se fait à Londres ou Berlin – car, oui, Boy From Michigan est né à Reykjavík, sur une toute petite île dont on sait qui est l’ambassadrice éternelle, une certaine Björk…
Son homosexualité reste l’une des thématiques chères de cet artiste exilé, lui qui, en plus d’avoir découvert sa séropositivité, continue de vouloir témoigner du fait que l’homophobie existe encore et toujours et cela malheureusement un peu partout à travers le monde.
En douze chapitres qui balayent toutes les couleurs de l’arc-en-ciel en y ajoutant le noir et le blanc, Boy From Michigan est une œuvre juste, incisive, acerbe dans ses paroles, et, surtout, vibrante, lascive et jouissive à l’extase dans sa musique.
(in heepro.wordpress.com, le 11/07/2021)
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