We Only Find Them when They're Dead : à l'abordage des dieux !

Par Hectorvadair @hectorvadair

Hicomics défraie une nouvelle fois la chronique avec un comics magique tout de fureur retenue, au synopsis incroyablement original.
2323, l'espèce humaine qui a conquis une partie de l'espace a cependant épuisé toutes les ressources terriennes. Sa seule issue : dépouiller les corps de dieux géants et morts dérivant dans le vide galactique. 2367 : le Vihaan est un vaisseau nécropsique participant à une virée spatiale de curée. Celle-ci, très organisée et surveillée par Paula Richter, à bord de l'Escort1. L'escorte, constituée d'une poignée d'astronefs de combats repartie les zones opérables par vaisseau et empêche toute tentative d'ex filtration avec de la matière aux fins de vente au marché noir. Le Vihaan, conduit par le capitaine Malik, sorte d'Albator au cache œil caractéristique des pirates, et vieille connaissance de Paula, envisage une fuite d'un autre genre : découvrir un dieu...vivant. Il sera pris en chasse par Escort 1...

 

Pour celles et ceux n'ayant pas eu vent de ce comics en version originale, parmi toutes les parutions alternatives de qualité inondant le marché, autant affirmer tout de suite que ces cinq premiers numéros parus chez Boom studios et regroupés ici dans ce tome 1, constituent sans aucun doute l'une des meilleurs parutions du genre de ces cinq, voire dix dernières années.
Un titre en forme de Punch Line, intriguant à souhait et des planches magnifiques, rappelant l'univers Transformers dans son aspect numérique et d'armures métalliques géantes...il n'en fallait pas bien plus pour créer l'évènement. Se rendre compte cependant que le synopsis, déjà particulièrement original et ambitieux est assuré par un scénario maîtrisé, rassure sur la faculté de Al Ewing, créateur d'Immortal Hulk, à nous emmener dans une histoire plus que savoureuse. Se servant d'un déroulé fractionné en divers flashbacks et flash forwards, entre 2367 où les évènements se déroulent en direct et des sauts dans le temps - le génie de Al Ewing consistant à introduire, et l'on ne pourra s'empêcher de penser à cet

égard à Universal War One -  des passages où la psychologie des personnages est mise en exergue, surtout Malik et Paula, ruminant un incident familial ancien, et le but de l'aventure spatiale dans laquelle les deux se sont engagés, qui va les faire voyager dans le temps et l'espace. Le tout sur fond de découverte "fortuite" de dieux vivants, mais cela sera abordé dans le prochain tome. 
Simone Di Meo, jeune dessinateur italien apprécié entre autre sur Loki, agent d’Asgard, mais aussi présent sur d’autres titres Marvel, nous régale de planches rigoureuses, qui, si elles sont entièrement réalisées sur ordinateur, bénéficient d'une mise en page à la fois moderne et d'une grande liberté, enchaînant les essais géométriques variés a des pleines pages ou double pages de toute beauté. Les couleurs crépusculaire du vide spatial dans des tons verts, mais aussi  orangés, magentas et rouge pour la violence des combats et sentiments, de Mariasara Miotti, apportant la couche sublimant le régal de nos yeux. Nul doute que cet artiste réalise là la série qui va le propulser au niveau des grands. Un premier tome époustouflant, portant haut les couleurs du comics de Space opera, d’ailleurs nominé trois fois au Eisner Awards 2021.
FG

Toutes images : Simone Di Meo, Al Ewing, Boom Studios.

We Only Find Them When they're Dead : le voyageur par Al Ewing et Simone Di Meo.
Éditions Hi comics (17,90€) ISBN : 9782378872779