La veille au soir, JP et moi avions vaguement envisagé de nous rendre de Perth à Adélaïde, en auto-stop, en laissant ainsi tous nos effets personnels ainis que le matériel de ski de l'équipe sur le bateau.
Nous avions pensé qu'avec la poursuite de la grève du personnel, le navire ne quitterait pas Adélaïde, notre prochain arrêt, avant le 16 juillet, et en consultant une carte assez sommaire, nous avons déduit qu’il devait être possible de rejoindre le Galileo-Galilei à temps et d'embarquer de nouveau avant son départ pour Melbourne, notre destination finale.
Bien qu'il ne nous soit jamais venu à l'esprit que laisser tout notre équipement à bord et tenter un voyage en auto-stop, était extrêmement imprudent, nous avions aussi largement sous-estimé les difficultés que présentait notre itinéraire routier.
Au total, nous devions parcourir 3 290 km en moins de six jours. Nous n'avions aucune idée si cela était vraiment possible, et surtout, si nous pouvions trouver suffisamment d'automobilistes disposés à nous emmener, mais nous pensions qu'en voyageant en couples, JP et Gisèle, moi et Helen, nous n'aurions aucun problème à y parvenir.
Nous sommes allés chercher notre indemnité journalière qui se montait à 15 dollars australiens pour chacun de nos trois jours d'arrêt à Perth, et étions maintenant fin prêts à prendre la route. À la dernière minute, cependant, la copine de JP avait changé d'avis et avait décidé de rester sur le navire au lieu de risquer l'auto-stop. Par chance pour moi, Helen n’avait pas hésité.
Nous sommes immédiatement sortis de la zone portuaire et, trente minutes plus tard, nous étions pris en charge par un gros camion australien qui se dirigeait vers l'est sur la route 94. Tout s’est bien passé, notre chauffeur était un type très jovial et environ sept heures plus tard, il nous déposait à Coolgardie, une ancienne localité minière, située à 575 km de Perth.