Alors qu’une large frange de la population reste réfractaire, cette étude de l’Université d’Utah confirme la grande efficacité d’une vaccination complète avec les vaccins à ARNm : 91% des personnes entièrement vaccinées ne développeront pas la maladie, et si elles la développent la forme sera nettement plus bénigne. De nouvelles données, présentées dans le New England Journal of Medicine (NEJM) qui s’appliquent aussi aux groupes de populations, comme les soignants, les plus exposés.
L’étude nationale américaine multisites conclut donc que la vaccination réduit le risque d’infection, la sévérité mais aussi la durée des symptômes dans les rares cas de COVID-19. Ces résultats sont parmi les premiers à montrer que la vaccination par l'ARNm protège même les personnes les plus exposées ou celles qui auraient pu développer les formes les plus sévères, comme les personnes atteintes de comorbidités.
La première étude qui mesure les avantages collatéraux du vaccin
C’est en effet la particularité de cette étude, précise son auteur principal, le Dr Sarang Yoon, professeur au Rocky Mountain Center for Occupational and Environmental Health (RMCOEH) de l'Université de l'Utah. L'étude RECOVER (Research on the Epidemiology of SARS-CoV-2 in Essential Response Personnel) a analysé les données préliminaires des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) publiées en mars 2021 afin de mesurer le risque et la sévérité de l’infection chez les personnes en première ligne de la pandémie. L’étude RECOVER a été menée auprès de 3.975 participants sur 8 sites. Les participants ont subi des tests COVID-19 chaque semaine pendant 17 semaines entre le 13 décembre 2020 et le 10 avril 2021 et signalé chaque semaine également s'ils présentaient des symptômes de type COVID-19, notamment de la fièvre, un essoufflement et une perte du goût et de l'odorat.
« Certains des groupes les plus à risque, exposés au virus jour après jour ont été protégés contre la maladie. Ceux qui ont malheureusement contracté le COVID-19 bien que vaccinés ont néanmoins développé des formes beaucoup plus légères de la maladie ».
En résumé, l'étude conclut que les vaccins à ARNm contre le COVID-19 sont :
- à 91 % efficaces à réduire le risque d'infection une fois que les participants ont été « complètement » vaccinés, et cela 2 semaines après la deuxième dose ;
- à 81% efficace à réduire le risque d'infection après une vaccination « partielle », soit 2 semaines après la première dose et avant l’administration de la deuxième dose ;
- seuls 204 (5%) des participants ont finalement été testés positifs pour le SRAS-CoV-2, le virus qui cause le COVID-19. Parmi ceux-ci, 156 n'étaient pas vaccinés, 32 avaient un statut vaccinal indéterminé et 16 étaient totalement ou partiellement vaccinés ;
- les participants totalement ou partiellement vaccinés qui ont développé un COVID ont présenté des symptômes beaucoup plus légers que ceux qui n'étaient pas vaccinés ;
- la présence de fièvre a été réduite de 58% chez les personnes vaccinées avec une infection diagnostiquée ;
- le nombre de jours passés au lit est réduit de 60 % chez les quelques patients vaccinés ayant développé un COVID ;
- la durée de détection du virus est réduite de 70 % chez les personnes vaccinées qui développent le COVID, passant de 8,9 jours à 2,7 jours : la vaccination réduit ainsi considérablement le risque de transmission ;
- les participants infectés, totalement ou partiellement vaccinés présentent, globalement une charge virale réduite de 40 % dans le nez durant la période où le virus reste détectable ;
- aucun participant vacciné ayant développé un COVID n’a été hospitalisé.
Ces résultats rappellent ainsi l’objectif communautaire et collectif de la vaccination,
les personnes vaccinées contractant tout de même le COVID-19 étant beaucoup moins susceptibles de transmettre le virus à d'autres.
La recommandation de vaccination vaut pour tous (au-delà de l’âge de 12 ans), complètement et dès que possible, concluent les chercheurs : « les vaccins à ARNm contre le COVID-19 nous apportent une très grande protection contre cette maladie grave et en toute sécurité ».
Une nouvelle étude doit valider ces mêmes conclusions chez les enfants de 12 ans et plus qui sont désormais éligibles à la vaccination COVID-19 et dans quelle mesure les vaccins COVID-19 protègent contre les nouveaux variants circulant actuellement dont le variante Delta.
Source: New England Journal of Medicine June 30, 2021 DOI: 10.1056/NEJMoa2107058 Prevention and Attenuation of Covid-19 with the BNT162b2 and mRNA-1273 Vaccines
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Équipe de rédaction SantélogJuil 8, 2021Rédaction Santé log