Wall Street à nouveau en difficulté

La signature samedi par le Sénat américain du plan du Trésor US d'aide à l'immobilier, qui apporte 300 milliards $ pour les emprunteurs particuliers et valide l'aide d'urgence ainsi que la possibilité d'acheter des titres de Fannie Mae et Freddie Mac comme détaillé semaine dernière, n'a pas pour l'heure impulsé un quelconque effet de soulagement sur les marchés financiers.
Même si la bourse avait anticipé cette perspective, une bonne partie des effets de ce plan annoncé il y a quinze jours étant en grande partie déjà dans les cours, les opérateurs vendant ici la nouvelle alors qu'ils avaient précédemment acheté la rumeur de sa mise en place, force est de constater que le 'salut' de Wall Street parfois constaté lors de circonstances particulières est tout à fait absent sur la séance (reste le paraphage de G.W.BUSH mais cela relève d'une formalité celui-ci ayant indiqué ne pas mettre de veto)

Fannie Mae rechute de - 10,74 % à 10,31 $. Parallèlement, symbole important au sein de la haute finance américaine et indicateur particulier sur ce blog bourse, la prestigieuse banque d'affaires Merrill Lynch dévisse de - 11,59 % à 24,33 $ retrouvant des cours d'il y a 10 ans, atteints lors de la crise asiatique et russe.
L'indice des banques US reperd - 4,53 % et emmène le Dow Jones en direction des 11 000 points avec une clôture en baisse de - 2,11 % à 11 131,08.
A Paris le CAC 40 retombe de - 1,20 % à 4 324,45 points, Francfort lâche - 1,33 %.
Entre le moral des ménages au plus bas depuis 5 ans en Allemagne selon Gfk et l'abaissement des prévisions de ventes du premier constructeur automobile mondial, Toyota, la tâche pour les acheteurs était rendue assez difficile. Les valeurs de l'automobile, Michelin en tête des pertes du jour à - 4,83 % ont alourdi la cote avec les valeurs industrielles et au côté des valeurs bancaires.
Sans statistiques d'importance, le marché a cependant été marqué par les prévisions de croissance de la Maison Blanche orientée à la baisse et des précisions sur le déficit budgétaire en augmentation :
- la croissance du PIB pour 2008 est vue en hausse de + 1,2 % en 2008 contre + 2,3 % précédemment (2007 : + 2,5 %) et à + 2,2 % en 2009 contre + 3 % annoncé plus tôt. La prudence concerne toutes les grandes variables avec une inflation prévue à + 3,8 % pour cette année contre + 2,7 % au départ et + 2,3 % l'an prochain contre + 2,1 % initialement.
Enfin, le chômage devrait passer de 5,3 % à 5,6 % de la population active entre 2008 et 2009.
- concernant le déficit fédéral de l'administration et en le comparant avec les prévisions dont nous vous avions fait part en février dernier, le graphe ci-dessous étant repris d'un article paru à cette période.... il ressort des prévisions actualisées et publiées aujourd'hui que le déficit pour l'année qui se termine au 30 septembre est attendu à 389 milliards $ contre 410 précédemment annoncé en février. En 2009 un record devrait être atteint à 482 milliards $.
En complément de ces informations et d'un point de vue graphique et technique on n'oubliera pas la proximité de support importants  - cf.  Dow Jones - Analyse graphique : Un double support chauffé à blanc - ni les effets particuliers liés aux débouclages des positions baissières vécues dernièrement - cf. Apprendre et comprendre la bourse en temps réel : effets des débouclages de ventes à découvert -

Les marchés actions sont en recherche d'un souffle plus profond pour rebondir véritablement.
Ils vont d'ailleurs avoir matière à se forger plus précisément leur sentiment puisque le reste de la semaine sera très chargée en publications de résultats de sociétés et aussi en statistiques d'envergure avec vendredi 1er août les créations d'emplois pour juillet et l'indice d'activité de l'industrie. Dès demain à 16 heures paraîtra la confiance du consommateur.