Eh matelots!

Publié le 08 juillet 2021 par Pjjp44
 

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 Ecrivains en bord de mer-La Baule-    \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\############{{{{{{
 
 
    \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\|||||||||||||||[[[[[[[[[[[ "Contrairement aux chasseurs qui eux ne sont pas des lapins, les pollueurs, eux, sont des ordures."Philippe Geluck
    photo source: Que choisir
  Pesticides et santé

"La liste des maladies qu’ils provoquent s’allonge" à lire chez: QUE CHOISIR

                                                             \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\[[[[{{Il n'y a pas que des pollueurs à travailler la terre:
  
 A télécharger le dernier numéro du mensuel de la CONF"Les plus grandes épreuves aux-quelles le monde aura à faire face dans les  années à venir seront la surpopulation, le manque de ressources (eau, matières premières, pétrole...)des pandémies de toutes sortes de maladies connues et nouvelles, des pollutions de toutes sortes (chimiques, air, eau, alimentation...)Albert Einstein 

   photo source Echo d'Ouessant


Echo d'Ouessant

Kalon - Eusa infos n°103 - Juillet 2021 -


Un mois de juin "decrescendo"

Ce mois de juin avait des allures estivales dès le premier jour avec un maximum de 22,1°C : on s’imaginait alors que l’été arrivait à point (suite à un mois de mai automnal). Car les températures des jours suivants fleuraient bon les moyennes estivales insulaires : 18,2°C le 2/06 ; 18,8°C le 5/06 ; 17,5°C le 8/06 ; 20°C le 10/06 ; 19,7°C le 11/06 ; 19,8°C le 13/06 ; 18,2°C le 14/06 ; 17,9°C le 16/06 ; 17,7°C le 18/06.

Puis au moment de la morte-eau, les températures chutèrent pour atteindre notamment un minimum de 9,7°C le 26/06. Un coup de vent de nordet - le seul du mois - avec 72km/h maximum en rafale le jour du solstice a fait encore baisser les températures ressenties. La vive-eau des derniers jours de juin voit les températures de l’air remonter petit à petit. Les précipitations sont minimes : 28,1 mm soit -36% d’écart par rapport  à la normale de 1981 à 2010. Le brouillard a fait sa réapparition durant quatorze jours.

La houle fut insignifiante tout au long du mois, sauf vers le 17 juin où une forte houle de suroît arriva sans crier garde avec 3,50 mètres maximum aux Pierres Noires. Ce fut le seul moment agité de ce mois de juin qui demeure très anticyclonique. Les températures en surface de la mer d'Iroise frôlent les 14,5°C en surface, ce qui reste bien en-dessous du mois de juin 2020 avec des pics à 18°C ​​en surface aux Pierres Noires.

La mer industrialisée

Qui l’eut cru ? Que cet élément symbole de vie, de liberté et d’inconnu puisse un jour être complètement saccagé. Cette mer que l’Homme mit des milliers d’années à essayer d’apprivoiser et dont le courroux entrainait inévitablement la mort des forcenés. Cette mer nourricière animée (au premier sens du terme - du latin animare, de anima, souffle vital -), que les peuples du monde entier idolâtraient et qui siégeait au cœur de toutes les mythologies. Cette mer qui fut la conquête de tous les explorateurs et devant qui ils s’extasiaient comme ils se résignaient. Cette mer « médecine » qui guérissait les citadins souffreteux. Cette mer qui fût la joie des premiers vacanciers.

Cette mer est tout simplement la principale et la plus vaste richesse de notre territoire et de toute notre planète. Comment a-t-on pu imaginer son industrialisation ?

Quel sera votre ressenti quand devant une plage, une grève, une crique vous contemplerez des usines off-shore ? Trouverez-vous la plénitude et l’inspiration en observant des derricks de 300 mètres de haut barrant l’horizon ? Avez-vous pensez aux générations futures qui devront s’épanouir et s’extasier devant des friches industrielles sillonnant le rivage ?

Remarquez, l’Humanité n’en a plus pour longtemps ! Et à partir 2050 notre civilisation aura comme besoin principal la quête de nourriture. Seuls les chasseurs cueilleurs les plus aguerris survivront aux cataclysmes annoncés. Ainsi, il serait sans doute primordial de préserver dès aujourd’hui (là, tout de suite, maintenant) toutes les formes de Nature et de mettre au second plan, l’orgueil dithyrambique de l’Homme du XXIème siècle.

Réensauvageons nos territoires

Réensauvager c'est-à-dire « rendre de nouveau sauvage » Une priorité pour la survie des futures générations d'êtres humains. Le rapport du GIEC est sans équivoque. Il faut désormais abandonner les territoires à la nature afin qu'ils retrouvent leurs dynamiques avant l'arrivée des Hommes. Dans le Vercors, près de 500 hectares évoluent sans aucune intervention humaine. Mais nous pouvons imaginer ce concept à l'échelle des propriétés terriennes et des politiques locales. Réhabiliter les anciennes zones humides en nettoyant les friches industrielles oubliées, débitumer les parkings, les places, les trottoirs et les cours d'écoles, ces actions permettront de gagner en fraîcheur et en biodiversité. Les villes doivent devenir des pépinières de micro-forêts, disséminées çà et là, pour gagner encore en verdure et en douceur. Chacun à son échelle peut recréer des biotopes en commençant par replanter des arbres dans son jardin, et les laisser évoluer à leur rythme, bref le mot d'ordre est donné « régénérons les lieux ! ». Et ce ne sera que bénéfique pour l'Homme dont le contact avec la Nature limite la dépression et l'anxiété…

Ouessant et son avenir

Vous êtes nombreux à soutenir l’avenir de notre île d’Ouessant et à vous en inquiéter. Nous insulaires, aussi. L’île est protégée grâce à des initiatives et des règles strictes dès le début du siècle dernier et jusqu’aux années 2000 : site classé selon la loi de 1930 sur la protection des sites et des paysages, protégée par le Parc naturel régional d’Armorique, protégée au titre de la Loi Littoral, incluse dans la Réserve Mondiale de Biosphère désignée par l’UNESCO en 1988, déclarée Zone Naturelle d'Intérêt Écologique Faunistique et Floristique depuis 2004, Site Natura 2000 - zone de protection spéciale - depuis 2008, Réserve de chasse et de faune sauvage du domaine public maritime, Zone de Protection spéciale - Directive Oiseaux - , Zone spéciale de Conservation - Directive Habitat - , Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager en 2009. Comment aurait-on pu imaginer que cela ne suffise pas ? Ouessant doit elle, elle aussi, se « réensauvager » ? Ses pointes demeurent vierge de toute empreinte humaine, comme c’est le cas depuis le Néolithique, et il est de notre devoir d’îliens de les sauvegarder. Les insulaires ne peuvent accepter l’élévation de bâtiments et d’éoliennes - après dynamitages - sur des pointes sacrés aux yeux de nos ancêtres. Les énergies renouvelables dites « écologiques » ne sont pas là pour détruire la Nature mais pour la respecter.

Ouessant ne doit pas tomber sous le dogmatisme d’une autarcie énergétique. Ouessant pourrait plutôt être la référence en matière de « réduction énergétique » - et non de transition énergétique - . Combien sommes-nous à vivre à l’année au cœur de l’hiver sur Ouessant ? Entre 350 et 400 âmes selon les dernières estimations en janvier et février. A Ouessant, grâce à notre climat tempéré à dominante océanique, les moyennes hivernales côtoient les 10°C-11°C. Lançons alors une grande politique d’isolation des maisons habitées l’hiver, pour les transformer en maisons à énergie positive. Charge alors à chaque demeure et chaque quartier de générer et gérer sa propre énergie ou de redistribuer celle créée. Il est plus que temps de montrer l’exemple d’une île qui fonctionne à l’échelle de son territoire et qui n’a rien a prouvé au monde, si ce n’est de lui conférer un certain respect.

Retrouvez toutes les solutions proposées par l’association Vent de Bout’ sur leur page Facebook, et continuez à soutenir la pétition ci-dessous. Contactez-moi en répondant à cette newsletter pour devenir adhérent de l’association Ouessant Vent de Bout’. Merci encore à toutes et tous de votre précieux soutien.

Ondine Morin

La pétition en ligne ici !

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" Je veux partir avec vous, je veux partir avec vous, En même temps avec vous tous, Partout où vous êtes allés ! Je veux affronter de front vos périls, Sentir sur mon visage les vents qui ont ridé les vôtres, Recracher de mes lèvres le sel des mers qui ont embrassé les vôtres, Prêter mon bras à vos manoeuvres, partager vos tempêtes, Comme vous arriver, enfin, en des ports extraordinaires ! Fuir avec vous la civilisation ! Perdre avec vous la notion de morale ! Sentir se transformer au large mon humanité ! Boire avec vous dans des mers du sud. De nouvelles sauvageries, de nouvelles révoltes de l'âme, De nouveaux feux centraux dans mon esprit volcanique ! Partir avec vous, me défaire de moi - ah, fous le camp, fous le camp d'ici ! - De mon habit de civilisé, de mes façons doucereuses, De ma peur innée des prisons, De ma vie pacifique, De ma vie assise, statique, réglée et corrigée ! 

Je veux partir avec vous , je veux partir avec vous ,

Avec vous tous à la fois ,

Partout où vous êtes allés !

Je veux affronter vos périls de face ,

Sentir sur mon visage les vents qui ont ridé le vôtre ,

Recracher leur sel aux mers que vos lèvres ont embrassées ,

Mettre la main à votre ouvrage , partager vos tempêtes ,

Arriver enfin comme vous en des ports extraordinaires !

 

Ah ! N'importe comment , n'importe où , partir !

Prendre le large , au gré des flots , des dangers et des mers ,

Cingler vers le Lointain , vers l'Ailleurs , vers la Distance Abstraite ,

Indéfiniment , par les nuits mystérieuses et profondes , Emporté comme la poussière par les vents , par les tempêtes !

Mais , partir , partir , une fois pour toutes , partir !

Tout mon sang enrage d'être sans ailes !

Tout mon corps se rue en avant !

Je dévale en cataractes toute mon imagination !

Je me bouscule , je rugis , me précipite ! …

Mes désirs enfiévrés crèvent en écume

Et ma chair est une lame qui se brise sur les rochers !

Lorsque j'y pense –– ô rage ! Lorsque j'y pense –– ô fureur !

Lorsque je pense à cette étroitesse de ma vie pleine de désirs ,

Subitement , trépidamment , extraorbitalement ,

Dans une oscillation vicieuse , large , violente ,

Du volant sensible de mon imagination ,

Surgit en moi , sifflant , sibilant , vertigineux ,

Le rut sombre et sadique de la stridente vie maritime .

Eh ! Matelots , gabiers ! Eh ! Pilotes , hommes d'équipage !

Navigateurs , marins , mousses , aventuriers !


Eh ! Capitaines de navires ! hommes à la barre et sur les mâts !

Hommes qui dormez sur de grossières couchettes !

Hommes qui dormez avec le danger qui vous guette aux hublots !

Hommes qui dormez avec la Mort pour oreiller !

Hommes qui avez des tillacs et des ponts pour contempler

L'immensité immense de la mer immense !

Eh ! Manipulateurs des grues de charge !

Eh ! Ameneurs de voiles , chauffeurs , garçons de bord !

Hommes qui mettez la cargaison en cale !

Hommes qui enroulez les câbles sur le pont !

Hommes qui nettoyez les ferrures des écoutilles !

Hommes de barre ! Hommes des machine ! Hommes des mâts !

Eh - eh - eh - eh - eh - eh - eh ! .../..."

 Fernando Pessoa :"Ode maritime"

 Photos archives Créquer/Foutel