Le soleil s’essaime en diamants
de gouttes d’eau
sur l’herbe souple
Je reste docile
à l’inclination
de l’univers serein
Les montagnes se dilatent
en gorgées d’ombre lilas
et vaguent avec le ciel
Là-haut à la voûte légère
l’enchantement s’est brisé
Et je tombe en moi
Et je m’enténèbre dans mon coin
Versa, 27 avril 1916
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Giuseppe Ungaretti (1888-1970) – Sentimento del tempo (1933) – Vie d’un homme. Poésie, 1914-1970 (Poésie/Gallimard, 1981) – Traduit de l’italien par Jean Lescure.