Après plus d’un an de disette, le Festival de Cannes fait son grand retour sur la Croisette. Et pour citer une Jodie Foster très inspirée au moment de recevoir sa Palme d’Or d’Honneur, que ça fait du bien de se retrouver ! Qu’il était beau le parterre d’invités. Les tenues de soirée. Les frissons du générique de Canal +. Et le magnéto vidéo des films de la Sélection qui nous promet une très belle édition. Très belle édition lancée par Doria Tillier impeccable en maîtresse de cérémonie mettant en avant les techniciens tout en essayant de séduire en anglais Adam Driver. La magie dans ses yeux au moment d’appeler les membres du jury. À sa manière. Léger, mais si élégant.
De la magie, il y en aura pendant deux heures vingt. Grâce à Annette et Léo Carax. Il ne nous faudra pas plus d’un générique pour comprendre pourquoi Thierry Frémaux a choisi ce film pour démarrer les festivités. Un plan séquence incroyable que le maestro Léo Carax lance de la plus belle des manières : So, Can We Start ? Yes, we cannes ! Le film raconte l’histoire d’un couple de star que tout oppose. Lui est acteur de standup, elle est soprano. Lui est attiré par les ténèbres. Elle est lumineuse. Leur amour donnera naissance à Annette…
Parler du film s’avère être un exercice compliqué. Tout simplement parce qu’il est autant fantastique que fatiguant. Éprouvant même. Il y a beaucoup de cinéma dans Annette. Beaucoup de mise en scène et la narration se prend parfois un peu les pieds dans le tapis. Le film oscille en permanence entre sublime et idée géniale et farce gênante. Globalement, le film est trop long et ne prend pas assez de temps sur l’essentiel. Le côté chanté à la manière d’un Jacques Demy demande un temps d’adaptation, mais voir Adam Driver pousser la chansonnette est aussi surprenant qu’émouvant.Sur les thématiques abordées, là aussi, on ne sait pas si on a raté certaines subtilités ou si Annette raconte la folie Hollywoodienne et la course au succès. Thématique déjà bien galvaudée.
Mais voilà, malgré ses défauts et ses longueurs (2 h 20 quand même) Annette reste en tête. À la manière, d’Ann, il hante encore l’esprit des heures après. Grâce à ses interprètes. Grâce à son introduction et son final absolument sublimes. Grâce à ses images picturales à mi-chemin entre rêve et réalité. Innocence et vice.
La malice de Léo Carax réside autant dans sa capacité à inventer encore qu’à évoquer l’imaginaire collectif. Faire mourir Marion Cotillard sur scène semble être une magnifique réponse à The Dark Knight. Et Adam Driver et sa noirceur n’évoque-t-elle pas son personnage dans Star Wars ?
Un bien étrange mélange qui ne vous laissera pas indifférent. Ici, on se couche avec la musique des Sparks en tête !
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