Comme je vous l’ai raconté ici, je suis parti de Kautokeino sur le thème de la pêche. En réalité, ce suédois était ma 2e voiture. Il faut donc je vous raconte le court épisode précédent qui va déterminer la suite de mon voyage !
J’étais donc sur le bord de la route dans le centre de Kautokeino, un peu bluesy parceque je n’ai toujours pas de nouvelles de Jonna Utsi, jeune éleveur de rennes qui devait m’emmener dans sa famille et c’était ma raison d’être venu à Kautokeino. Oú aller donc maintenant ? Je n’ai plus de bons plans, plus de contact, je suis lâché total dans la nature et ça m’inquiète pour mon projet qui n’est pas rien : rencontrer les derniers nomades d’Europe ! Donc je me dis, “Ok, tout le monde va au Cap Nord et y a vu des rennes, donc je trace là-bas“.
Au passage voici une petite vidéo que j’ai trouvé sur les Sàmis d’aujourd’hui.
Au bout de quelques minutes s’arrête un jeune homme, Juhan. Il ne va qu’à Maze (prononcez Massi), mais m’ouvre grand sa porte. J’y plonge fuyant la pluie et les moustiques (qui ont fini par me rendre complètement dingo !).
Nous discutons. Encore une fois, sont faciès m’indique tout de suite qu’il est Sàmi: ses yeux sont bridés, son sourire large, il est petit et trapu. Il me le confirme et me raconte quelques anecdotes, me dit entre autre qu’il n’a pas parlé le Norvégien avant l’âge de 14 ans, qu’il ne parlais que Sàmi! C’est vrai que la communauté Sàmi sur le plateau du Finnmark (région entre la côte d’AltaFjord et les montagnes suèdoises et Finlandaises) est très importante et localisé, ce qui à permis à la culture d’être conservée, contrairement aux régions du sud de la Norvège, où les Sàmis ont perdu leur langue (Voir le clip d’Adjagàs, un hommage aux Sàmi du Sud).
Crédit Photo: Trym Bergsmo
Nous en venons à parler de moi, il doit se demander pourquoi je pose autant de questions, mais le jeune homme est rieur et nous entendons rapidement bien. Je lui explique que je suis en voyage d’étude photographique sur les Sàmis, que je cherche à rejoindre des éleveurs de rennes pour vivre un peu avec eux, les rencontrer, qu’ils me parlent de leur vie… Aussitôt il me dit : “Un ami à moi est éleveur de rennes, je l’appelle pour lui demander!“. Il tape sur son téléphone, lui parle longuement et raccroche. “C’est bon tu peux venir chez lui, il peux t’aider”.
Je n’en reviens pas.
Nous nous arrêtons à la fin de notre trajet, et il me note le numéro de son ami : Mahtte Niillas Gaup, (prononcez Marti, c’est l’équivalent de Matyas en Sàmi!) habitant sur la route du Cap Nord. Il m’explique où c’est, à quelques Kilomètres d’Alta, dans la région des hauts plateaux menant au Cap Nord, point le plus au Nord de l’Europe. Je sors de la voiture en sautant de joie et là je suis pris par le fameux pêcheur suédois qui me déposera à Alta directement. Je ne suis plus du tout Bluesy, mon projet reprend du poil de la bête j’ai hâte de rencontre ce Mahtte qui a à peu près mon âge…