Écrit et réalisé par Emerald Fennell, Promising Young Woman est un film qui vaut surtout pour la performance magistrale de Carey Mulligan. Crédible dans l’ensemble des registres que son personnage l’amène à explorer, l’actrice britannique fait effectivement des merveilles dans la peau de cette femme imprévisible, tantôt fatale et perverse, tantôt traumatisée et romantique. C’est peu de dire qu’elle constitue le principal attrait du long-métrage. Si ce dernier n’est pas dénué de qualités, notamment formelles, il affiche en effet très vite ses limites. Oscillant constamment entre plusieurs genres (comédie noire, comédie dramatique, revenge movie…), le film ne se montre vraiment convaincant dans aucun. Avec son scénario manichéen qui enfonce des portes ouvertes et part dans tous les sens (la trajectoire des personnages laisse perplexe), il est d’ailleurs bien difficile de déterminer ce qu’a vraiment voulu nous dire la réalisatrice. Même l’apparente audace de certains ressorts narratifs sonne complètement faux au regard du traitement qui nous est proposé par la suite.
Plombé par un scénario bancal, Promising Young Woman est donc un drame profondément inégal, construisant son récit autour d’audaces scénaristiques pour le moins maladroites. Manquant cruellement de subtilité dans son traitement du féminisme, le long-métrage ne doit son salut qu’à l’interprétation phénoménale de Carey Mulligan, ainsi qu’à l’approche pop rafraîchissante de la bande son et des images.